L’introduction d’un ratio d’effet de levier

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Une autre mesure présente dans les accords de Bâle III vise à plafonner l’effet de levier (rapport entre le total des actifs et les fonds propres). 

Les actionnaires peuvent avoir intérêt à ce que l’entreprise accroisse son endettement pour financer des actifs rentables plutôt que d’augmenter leur capital. Ainsi, ils évitent un effet de dilution du bénéfice par action (puisque l’augmentation du nombre d’actions émises entraîne mécaniquement une baisse du bénéfice par action).

Or le système bancaire, qui avait accumulé un effet de levier important au bilan et hors bilan, a vu la rentabilité de ses actifs diminuer fortement au moment de la crise financière de 2008. Afin de pouvoir faire face à leurs échéances de remboursement, les banques ont été amenées à céder leurs actifs non rentables, ce qui a accentué les pressions baissières sur les prix des actifs amplifiant ainsi la spirale des pertes, l’érosion de leurs fonds propres et la contraction de l’offre de crédit.

Le Comité de Bâle a donc décidé de limiter l’effet de levier dans le secteur bancaire afin d’atténuer le risque que son inversion fait peser sur la stabilité du système financier.

Ainsi, le ratio de levier rapporte le montant des fonds propres de base (Tier 1) au total des actifs non pondérés du risque de la banque. 

Ratio de levier

L’exigence minimale est fixée à 3 % depuis le 1er janvier 2018 pour les établissements de crédit européens.

    22 commentaires sur “L’introduction d’un ratio d’effet de levier”
    1. Les normes comptables relatives à la manière de classer les actifs varient fortement d’un État à un autre. Aux États-Unis, on utilise la norme GAAP (Generally Accepted Accounting Principles). En Europe, on privilégie la norme IFRS (International Financial Reporting Standards).

      Le levier de fonds propres implique la prise en compte de l’ensemble de l’actif au dénominateur. Toutefois, les résultats peuvent être très différents, selon qu’on utilise l’une ou l’autre norme. On dispose de peu d’évaluation chiffrée à ce sujet. Dans son manuel, Fr. Mishkin cite une publication du bilan comptable de la Deutsche Bank de 2008 selon les deux normes. En appliquant la norme IRFS (Europe), le total des actifs s’élevait à 2.000 milliards d’euros. Selon la norme GAAP, l’actif était réduit à environ 1.000 milliards ! La différence réside dans la façon de traiter les actifs dérivés.

      On comprend dès lors que les banques européennes protestent contre la publication de leur levier de fonds propres qui est artificiellement élevé.

      Les accords de Bâle III ne semblent pas traiter ce problème des normes comptables.
      Est-ce exact? Est-ce bien un problème pour les banques européennes?

      1. Bonjour,
        Votre question dépasse malheureusement le champ de nos compétences, mais vous obtiendrez certainement une réponse précise en contactant l’ACPR.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Bonjour, s’il vous plaît est-ce que je peux utiliser le ratio de levier Bâle III comme mesure de solvabilité d’une institution de microfinance ? Merci.

      1. Bonjour,
        Si l’institution que vous étudiez est une banque de microfinance, rien ne vous empêche a priori d’utiliser les critères de Bâle 3 (bien que ces derniers aient été établis pour des établissements bancaires « traditionnels »).
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

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