Fonds souverain

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Un fonds souverain est un fonds d’investissement détenu ou contrôlé par un État. Ce sont des États riches en matières premières comme le gaz et le pétrole qui possèdent la plupart des plus gros fonds. Ils sont utilisés pour faire fructifier les excédents commerciaux et pour restructurer les économies de ces pays.

Avec un poids de plus de 13 500 milliards de dollars en 2023 selon le Sovereign Wealth Fund Institute, les fonds souverains sont parmi les grands acteurs de la globalisation financière avec les fonds de pension, dont les actifs totalisent 32 000 milliards de dollars (source OCDE). La taille des fonds souverains a plus que triplé depuis 2007.

Des fonds essentiellement en provenance de puissances pétrolières/gazières et commerciales

Les ressources des fonds souverains proviennent principalement des ressources pétrolières (plus de 50 % des fonds) et des excédents commerciaux des pays asiatiques (40 % des fonds). C’est donc logiquement que les principaux fonds souverains sont originaires du Moyen-Orient ou de pays riches en matières premières. On retrouve donc les fonds norvégien, chinois, aboudabien, saoudien, koweïtien, singapourien ou qatari.

Est-ce que la France a un fonds souverain ?

En France, la Banque publique d’investissement (BPI) peut être considérée comme un fonds souverain. Elle est détenue par l’État français et la Caisse des dépôts. Elle concentre ses investissements sur des projets qui prennent place en France afin de soutenir l’activité économique nationale.

Le recul des prix du pétrole depuis 2014 a provoqué une stagnation des encours des fonds souverains des pays producteurs de matières premières.

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Néanmoins, de 2011 à 2023, les actifs gérés par les fonds souverains chinois sont passés d’environ 1 billion de dollars (c’est-à-dire 1 000 milliards) à 2,4 billions de dollars (2,9 billions si on prend en compte les fonds de Hong Kong) et le fonds souverain norvégien « Government Pension Fund Global » a triplé son bilan, de 0,5 à 1,796 billion de dollars pour devenir le plus important au monde.

Fonds souverains : une stratégie qui pose question

La stratégie des fonds souverains s’oriente pas que vers l’achat et la détention d’obligations ou d’actions mais aussi vers des actifs réels (immobilier, participation au capital, voire prise de contrôle, d’entreprises occidentales).

C’est à ce titre qu’ils font l’actualité, d’autant que la nature politique de ces fonds peut alimenter des craintes sur la souveraineté du pays. C’est pour ces raisons que les pays occidentaux s’opposent généralement aux rachats d’actifs qu’ils jugent stratégiques (énergie, défense, infrastructures, finance).

Cependant, étant endetté, ces derniers n’ont parfois pas les moyens de conserver et d’investir dans ces actifs lorsqu’ils rencontrent des difficultés. Les fonds chinois ont donc par exemple saisi cette opportunité pendant la crise de 2008. L’approche courante des fonds souverain est de prendre le contrôle d’actifs de taille moyenne, ou bien des participations minoritaires d’actifs de grande valeur, afin ne pas susciter trop d’inquiétudes et d’oppositions.

Les fonds souverains : porteurs de changement

Le fonds norvégien, le plus grand au monde, qui gère près de 1 796 milliards d’euros d’actifs, a décidé en 2019 de se débarrasser de 12 milliards d’euros d’investissements dans les énergies fossiles. De plus, sous mandat du parlement, le fonds doit investit massivement dans les énergies renouvelables, en particulier dans l’éolien et le solaire dans les pays développés. Le fond norvégien exclut aussi de ses actifs les entreprises qui produisent du tabac ou certains types d’armes, qui endommagent violemment l’écosystème, ou qui sont situées dans des pays qui ne respectent pas les conventions internationales comme la convention de Genève.

D’une autre part, l’État saoudien avait dévoilé en 2018 sa nouvelle stratégie visant à utiliser le Fonds Public d’Investissement (PIF) pour financer la transformation technologique du royaume pétrolier.

Ces fonds souverains, en plus de pouvoir agir en tant que coussins contracycliques en cas de récession, possèdent la capacité de devenir des acteurs majeurs de l’économie mondiale, spécialement sur les marchés financiers, en encourageant les investissements « verts » et les entreprises innovantes, entre autres. Malgré cela, de nombreux observateurs constatent que la plupart des investissements des fonds souverains sont encore tournés vers des activités économiques polluantes, ou qui pose question. L’exemple le plus marquant des dernières années est probablement l’ensemble des projets urbains de l’Arabie Saoudite, regroupés sous le nom de NEOM. Parmi les projets, on retrouve The Line, une ville linéaire située en plein désert, ou encore une station de sport d’hiver totalement artificielle.

Des acteurs de la diplomatie des pays émergents ?

L’opacité de la stratégie et le manque de transparence des règles éthiques de certains de ces fonds peuvent faire craindre que l’objectif inavoué de ces structures soit d’être le bras financier d’une politique diplomatique expansionniste.

Celle-ci ne se limiterait d’ailleurs pas à ces fonds souverains, mais passerait également par de grands groupes industriels proches des pouvoirs politiques, comme lorsque Dubai Ports World a tenté en 2006 de prendre le contrôle des six ports américains dont celui de New York. Mais ces tentatives ne se soldent pas toujours par un échec, comme l’illustre le rachat du port du Pirée en Grèce par le chinois Cosco début 2016 ou, plus près de nous, en 2014, la prise de participation par Dongfeng de 14 % du constructeur automobile Peugeot. Dongfeng est toujours actionnaire de ce qui est maintenant Stellantis, mais à plus faible niveau (moins de 2 % des parts).

    6 commentaires sur “Fonds souverain”
    1. Comment entrer en contact avec des fonds souverains sur des projets d’investissements dans l’énergie solaire. Ou peut on trouver un listing sur les fonds souverains, les contacts, et leurs cicbles d’investissements

    2. Notre pays, Madagascar, a besoin de ce genre de fonds pour sortir de ce spirale de pauvrete enregistre depuis des annees. Nous avons beaucoup de ressources (minieres, petriliere, marines etc.), a mon avis, Madagascar peut devenir un pays emergent a l’epace d’un temps reccord. Mais il nous faut ce fonds, tres rapidement, pour financer tous les leviers economiques … sans pour autant, nier le mecanisme de financement avec led partenaires « traditionnels » » tels la Banque Mondiale, le FMI, … wait and see,

      1. Bonjour,

        Un fonds souverain peut effectivement permettre à un pays d’engager une nouvelle stratégie d’investissement. La réussite de cette dernière n’est toutefois pas garantie et dépend largement du type de projets financés, ainsi que de l’évolution des recettes reçues par le fonds souverain.

        Meilleures salutations,

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      2. Vu comme ça, Oui, Haja, cela pourrait aider sauf que je pense (en tant que Malgache) que les opportunités de financement ne manquent pas. Il faudrait poser les bases de la bonne gouvernance et mettre fin à la gabégie financière. Un changement de cap qui nécessite un « dirigeant éclairé » à la Jerry Rawlings.

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