Sociétés de gestion

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Lorsque vous investissez dans un organisme de placement collectif (OPC), qu’il s’agisse de Sicav ou de FCP, vous ne décidez pas des investissements qui seront réalisés avec l’argent recueilli. Cette gestion est déléguée à des professionnels : les sociétés de gestion.

Une catégorie particulière d’entreprise d’investissement

Les sociétés de gestion reçoivent un mandat de gestion qui leur est donné, selon les cas, soit à travers l’OPC, soit directement par des investisseurs privés pour gérer leur fortune ou par des investisseurs institutionnels (fonds de pension, compagnies d’assurance) pour gérer l’épargne qu’ils collectent ou leurs réserves techniques.

Le mandat définit la politique d’investissement à suivre, et donne au gestionnaire la mission de prendre les décisions de gestion en acquérant ou en cédant les titres pour le compte de l’investisseur. Les investisseurs ont ainsi accès à l’expertise de professionnels et à une meilleure diversification des risques.

Les sociétés de gestion sont agréées par l’AMF. Ce sont souvent des entités appartenant à de grands établissements de crédit. Elles doivent respecter des règles strictes qui garantissent l’exécution de leur engagement à gérer de manière indépendante et dans l’intérêt exclusif de l’investisseur les sommes qui leur sont confiées. 

L’Association Française de la Gestion financière (AFG) réunit tous les acteurs du métier de la gestion pour compte de tiers, qu’elle soit collective ou individualisée sous mandat. Elle regroupe notamment les sociétés de gestion de portefeuille (SGP), principaux acteurs de la gestion pour compte de tiers.

Les différentes catégories d’investisseurs

La réglementation distingue:

  • les investisseurs individuels ou clients de détail et

  • les investisseurs professionnels (entreprises d’investissement, banques, fonds de pension, assureurs…).

Les « clients de détail », c’est-à-dire la très grande majorité des épargnants individuels, peuvent acheter et vendre des actions ou des parts de fonds communs de placements réglementés (OPCVM). Mais ils ne peuvent investir directement dans les fonds de placement moins réglementés, qui offrent des possibilités de rendement élevés mais plus risqués. Il y a deux grandes catégories de fonds de ce type : les fonds de «capital-investissement» (en anglais « Private equity ») et les fonds de « gestion alternative » (connus sous leur appellation anglaise « Hedge funds »).

Ces fonds drainent des sommes considérables, qui proviennent soit de très gros investisseurs individuels, soit des investisseurs institutionnels, c’est à dire des fonds ou des établissements qui gèrent de très gros portefeuilles (Caisse des dépôts et consignations, fonds de pension, sociétés d’assurances, caisses de retraite) ou des OPC dont les gestionnaires peuvent y affecter une partie généralement limitée des ressources collectées. Dans ces conditions, les épargnants individuels qui investissent dans des OPC ou des fonds d’épargne-retraite peuvent être indirectement des investisseurs dans des fonds de capital investissement ou des hedge funds.

Capital-investissement

Les fonds de capital-investissement sont des fonds dont les investissements sont réalisés dans des sociétés non cotées en bourse. Ils peuvent servir à financer le démarrage (capital risque), le développement (capital développement), la transmission ou de plus en plus fréquemment l’acquisition d’entreprises, y compris d’entreprises cotées en bourse.

L’objectif est alors de « redresser » l’entreprise ou d’améliorer sa rentabilité et sa valeur pour réaliser à terme une plus-value en la revendant en totalité ou en partie sur le marché. Leur modèle économique repose fréquemment sur l’endettement et l’effet de levier que cet endettement procure ; ils pratiquent ce qu’on appelle le LBO (leverage buy out), c’est-à-dire l’achat avec effet de levier.

L’objectif de ces fonds est d’aider à la création et au développement des entreprises innovantes et de subvenir aux besoins en fonds propres des entreprises non cotées en bourse ainsi que de favoriser la redéfinition des stratégies et des gestions d’entreprises dont les investisseurs pensent qu’elles pourraient être plus rentables.

Ils font cependant l’objet de certaines critiques qui portent notamment sur les restructurations et les stratégies mises en œuvre pour dégager les rendements élevés recherchés.

Les fonds de gestion alternative (hedge funds) 

Ce sont des fonds qui cherchent à maximiser leur rentabilité (par rapport aux rendements offerts par les marchés actions ou obligations), la plupart du temps en investissant dans des secteurs risqués ou en finançant leurs opérations par de l’endettement ou des ventes à découvert (vente de titres qu’on ne possède pas).

Mais aucun ne fait directement appel à l’épargne publique. Le « ticket d’entrée » minimum est de 50 000 euros. Les gérants de fonds alternatifs sont associés avec les investisseurs. Ils investissent donc eux-mêmes une partie significative de leur patrimoine personnel dans les fonds qu’ils gèrent, et leurs rémunérations dépendent principalement de la performance du fonds. 

La croissance des placements en fonds alternatifs est importante. Leur taille et leur opacité sont un objet d’inquiétude pour les autorités publiques, mais les hedge funds présentent l’intérêt économique d’apporter des liquidités aux marchés et en principe de favoriser l’équilibre des prix des actifs sur lesquels ils interviennent. Ils permettent également une diversification supplémentaire des fonds classiques.

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