Liquidité

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Au pluriel, les liquidités évoquent les avoirs en numéraire et dans une acception plus large, les avoirs disponibles à tout moment. Au singulier, le terme de liquidité désigne le fait, pour un actif, de pouvoir être acheté ou vendu rapidement. La plupart du temps, on appréhende la liquidité par le risque d’en être dépourvu.

L’une des qualités premières d’un placement, outre sa rentabilité et sa faible exposition au risque, c’est sa liquidité. Ainsi, plus un marché est liquide, plus il est facile, rapide et peu coûteux d’y réaliser des transactions (achat ou vente) importantes.

S’agissant des actifs financiers (actions, obligations), la liquidité est notamment permise par la cotation en bourse. C’est même une fonction essentielle de la bourse que de garantir ainsi aux épargnants qu’ils pourront revendre leurs titres. Les valeurs des multinationales sont plus liquides que celles des petites entreprises qui évoluent sur un marché plus étroit.

Tous les marchés sont concernés

Le concept de liquidité s’applique à tous les marchés (immobilier, financier, crédit à court terme, à long terme). Un problème de liquidité sur un marché peut se transmettre aux autres. Ainsi, si un investisseur a un besoin urgent d’argent et qu’il ne peut pas vendre l’un de ses actifs, il peut se reporter sur un autre actif plus liquide de son portefeuille qu’il n’aurait pas vendu dans une autre circonstance.

Prenons l’exemple d’un particulier qui se retrouverait face à une dépense imprévue qu’il faut financer en moins d’un mois. Il voudrait pour cela vendre une résidence secondaire située dans une région peu habitée. Mais le faible nombre d’acheteurs et la longueur de la procédure pour vendre un bien immobilier ne le lui permet pas. Il se retrouve alors contraint de vendre ses actions ou de liquider son assurance-vie ce qui n’était pas le choix qui avait sa préférence. 

La liquidité bancaire se traduit par la capacité d’une banque à faire face à ses obligations de trésorerie en fonction de leur échéance. Cette capacité est surveillée comme le lait sur le feu par les autorités de contrôle des banques qui ont institué différentes règles et différents ratios pour s’assurer que les banques gèrent au mieux leur risque de liquidité.

Pour les banques plus investies dans la négociation d’actifs, la liquidité bancaire représente la capacité d’une banque à « liquider » (vendre) sur les marchés un actif non monétaire (par exemple un titre d’investissement). On parle alors de « liquidité de marché ».

La titrisation pour augmenter la liquidité ?

Ce phénomène de transmission est encore plus vrai aujourd’hui du fait de la sophistication et de la globalisation des produits financiers qui permettent d’avoir recours à la titrisation d’actifs peu liquides. En effet, la titrisation permet de regrouper des actifs plus ou moins hétérogènes dans un titre coté sur un marché dans lequel des établissements financiers s’engagent à proposer un prix d’achat et de vente. Mais ce qui est gagné en liquidité pour l’investisseur par ces innovations financières est perdu en transparence sur la qualité des actifs qui y sont contenus. Il n’est donc pas capable de se faire une idée précise du risque qu’il a pris. Le risque de liquidité est porté par l’établissement financier qui s’engage à apporter immédiatement de l’argent aux investisseurs vendeurs. Ils assument alors la charge de trouver un nouvel acheteur au risque, s’ils n’en trouvent pas, de se retrouver avec des actifs illiquides qu’ils devront conserver jusqu’à l‘échéance. 

Les problèmes de liquidité

Les marchés peuvent être rendus illiquides par un fort déséquilibre entre offre et demande. Si l’offre se rétracte, les prix montent. Et inversement, si l’actif n’est plus demandé, le vendeur est obligé de consentir une forte baisse pour trouver preneur. Dans certains cas même, le prix n’arrive pas à se former.

C’est ce qui est arrivé dans la crise des subprimes de 2008, lorsque les investisseurs ont réalisé que certains actifs qui avaient été titrisés étaient de plus mauvaise qualité qu’ils ne le pensaient. Ils ont tous cherché à vendre en même temps.

La liquidité n’a alors plus été assurée par les établissements financiers ou à un prix tellement bas qu’il rendait la vente dissuasive. Il n’y avait alors plus aucun acheteur pour beaucoup de vendeurs. Le marché était devenu illiquide obligeant les investisseurs à vendre des actifs sur d’autres marchés plus liquides (action par exemple).

On a pu aussi voir de graves problèmes de liquidité apparaître sur le marché du crédit à court terme que les banques se font entre elles (marché interbancaire). Chaque établissement financier s’est mis à redouter que ses concurrents soient à court de liquidité pour honorer leurs engagements et être alors poussés à se déclarer en faillite (ce qui fut le cas pour la banque Lehman Brothers).

Les banques centrales ont dû intervenir pour apporter de la liquidité aux banques, en leur faisant massivement crédit. La suite a montré que cette crise de liquidité avait des racines assez profondes (bulle immobilière américaine) et ne trouverait pas de ce fait un dénouement très rapide…

    8 commentaires sur “Liquidité”
    1. bonjour,
      est ce qu’il est possible de faire une liste des actifs les plus liquides par définition d’une banque commerciale?

      Merci par avance pour votre réponse

      1. Bonjour,
        A notre connaissance, les établissements financiers ne communiquent pas de telles listes. Celles-ci sont d’ailleurs susceptibles de varier continuellement : elles sont, en effet, calculées de manière ad hoc en utilisant de nombreux facteurs comme les volumes de transaction, l’évolution des prix, etc.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

        1. Merci beaucoup pr votre réponse! je comprends mieux! mais dans ce cas, quel indicateur existe pour savoir le niveau de liquidité d’une banque à part le HQLA?

          1. Bonjour,
            Les « stocks of high-quality liquid assets » (HQLA), tels que définis par la Banque des Règlements Internationaux (BRI), permettent en effet d’évaluer la liquidité des actifs détenus par un établissement financier. La BRI prévoit, toutefois, une série d’options alternatives. Elles sont présentées sur la page suivante : https://www.bis.org/basel_framework/chapter/LCR/31.htm
            Meilleures salutations,
            L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Bonjour ! dans un cours de théorie monétaire, on me dit que par exemple, une obligation allemande à 10 ans d’échéance (Bund 10 ans) est plus « liquide » que celle à 4 ans d’échéance (volume beaucoup plus grand-> plus grande négociabilité).
      D’instinct, j’aurais pensé que l’obligation à 4 ans aurait été plus liquide du fait qu’elle est moins risquée car elle est à moins long terme…Pourriez-vous m’éclairer la dessus s’il-vous-plaît ?
      Merci d’avance !

      1. Bonjour,
        Les obligations d’Etat à 10 ans font généralement figure de référence sur les marchés, ce qui peut expliquer cette plus grande liquidité.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Interprétation de ses phares ,ce ratios fluctue en fonction du montant drs crédits accordés aux clients et des crédits obtenus des fournisseurs. toute augmentation de ce ratios dans le temps laisse présager une amélioration de la situation. toute diminution indique une détérioration

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