Chaque investisseur acquiert en quelque sorte une fraction du portefeuille d’actifs titrisés, sur la base des flux financiers futurs des actifs, qui garantissent le remboursement des obligations.
Née aux États-Unis dans les années 70, cette technique a d’abord été utilisée par les banques pour consentir davantage de crédits. Plus tard, et notamment durant le début des années 2000, elle a permis aux banques de se débarrasser partiellement des mauvais risques.
Les dépôts font les crédits…
En effet, aux États-Unis comme en Europe, les banques ne peuvent accorder de crédits que dans une certaine proportion de leurs propres ressources.
Pour distribuer plus de crédits, les banques américaines ont donc commencé à céder des créances, notamment issues des crédits subprimes durant les années 2000, à les « sortir de leur bilan », ce qui mécaniquement leur redonnait des possibilités de consentir de nouvelles lignes de crédit. Au fil du temps, la technique s’est sophistiquée. Entre la banque et l’investisseur qui achète ces créances, s’est interposée une société, qu’on appelle « Special Purpose Vehicle ou Company » (SPV ou SPC), et les différentes créances ont été « mélangées » à des titres de meilleure qualité servant de réserve en cas de défaillance.
En effet, la société ad hoc émet des obligations (titres de dette) qui sont vendues par la suite à des investisseurs, lesquels perçoivent en contrepartie les intérêts des crédits liés aux titres émis ainsi que leur remboursement.
Les opérations peuvent se classer selon les actifs sous-jacents, c’est-à-dire qui composent le portefeuille. Vous entendrez peut-être parler d’ABS. En dehors du réputé système de freinage, il s’agit du terme générique de la titrisation (Asset Backed Securities) qui exprime que les titres (securities) sont adossés (backed) à des actifs (asset).
Selon ce qu’on met dans les véhicules de titrisation, ils s’appellent CDO (Collateralised Debt Obligation) lorsqu’il s’agit de titres garantis par des créances bancaires ou des instruments financiers de nature variée, CBO (Collateralised Bond Obligation) quand ils sont adossé à des obligations, CLO (Collareralised Loan Obligation) lorsqu’ils sont adossés à des prêts commerciaux, MBS (Mortgage Backed Securities) quand ils reposent sur des crédits hypothécaires etc.
Tout est « titrisable » : les crédits classiques, les créances commerciales, les loyers d’actifs mobiliers ou immobiliers, les royalties, à peu près tout actif ou droit dont on peut raisonnablement prévoir les flux financiers futurs.
L’émission globale de CDO, à la fois en Europe et aux États-Unis, a été multipliée par huit, passant de 150 milliards de dollars en 2000 à 1,2 trillion de dollars en 2007 (soit 1,2 billions pour les Français).
Les dérives du système
La crise des subprimes de 2007 a mis en lumière certaines dérives dans l’utilisation de la titrisation des créances immobilières aux États-Unis. On a mis en cause la mauvaise qualité des créances titrisées, la faible liquidité de ces titres, le travail des agences de notation ainsi que le principe même de la titrisation qui ne permet pas toujours d’avoir une vision claire de la situation des débiteurs (eux-mêmes mal identifiés) et des risques réellement pris. Depuis l’éclatement de cette crise, la titrisation est donc devenue un sujet controversé, et souvent considéré comme l’élément principal à l’origine de la contagion de cette crise à l’ensemble de la sphère financière.
Une titrisation contrôlée en Europe
Depuis mai 2017, l’Europe dit vouloir relancer la titrisation sur le Continent dans le but de faire redémarrer la croissance, l’investissement et l’emploi via l’octroi de crédits à travers un accord européen. Néanmoins, pour éviter de commettre les mêmes erreurs que dans le passé, cette décision est accompagnée du label STS (Simple, Transparent et Standardisé) qui impose aux banques de garantir des titres de bonne qualité tout en offrant une transparence sur la nature et la qualité des crédits octroyés. Le processus a donné lieu à la publication du Règlement titrisation de l’Union européenne, en vigueur depuis le 1er janvier 2019. Celui-ci établit un cadre de titrisation standardisé pour toues les opérations de titrisations effectuées en Europe.
Quel est la différence fondamentale entre « titrisation » et « defeasance » (défaisance) ?!?
Bonjour,
La titrisation offre la possibilité à une banque ou à une entreprise de transférer des actifs peu liquides à un ou plusieurs investisseurs. Comme le souligne le site Vernimmen.net, la défaisance consiste, quant à elle, pour un emprunteur à céder à une société ad hoc un certain montant de dette, ainsi qu’un portefeuille d’actifs censés pouvoir assurer le paiement et le remboursement de cette dette.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
quel est le rôle de la titristation de façon brève
Bonjour,
Comme indiqué ci-dessus, la titrisation est une technique financière qui transforme des actifs peu liquides, c’est-à-dire pour lesquels il n’y a pas véritablement de marché tels que les crédits, en valeurs mobilières facilement négociables comme des obligations.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
En quoi la société ad-hoc a-t-elle un intérêt à jouer la mission qu’est la sienne ? La banque verse-t-elle des intérêts à la société ad-hoc pour qu’elle mène sa mission ? Je ne comprends pas en quoi cette société a un intérêt « personnel » dans la titrisation.
Merci pour votre réponse.
Bonjour,
La société ad hoc, ou « special purpose company », est créée pour jouer ce rôle d’intermédiaire entre l’institution financière souhaitant céder de certaines créances et les investisseurs. Elle permet en effet à l’institution financière (le plus souvent à son origine) de sortir ces créances de son bilan et ainsi d’afficher de meilleurs ratios de solvabilité. Elle dispose, enfin, de moyens financiers qui lui sont propres lui permettant de développer une activité propre.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
Quels sont les risques spéficiques d’une obligation asset backed svp?
Et quelles méthodes existent pour améliorer la sécurité (crédit enhancement) des obligations « asset backed »?
D’avance merci pour ce retour.
Bien à vous.
Monia
Bonjour,
Vous faîtes sans doute référence aux CDO (Collateralized Bond Obligation) et CLO (Collateralized Loan Obligation). Il s’agit de deux types d’Asset-backed securities (ABS), dont les risques ont été notamment mis en lumière lors de la crise des subprimes de 2007. En effet, les CDO et CLO s’avèrent particulièrement dangereux lorsque plusieurs tranches de crédit font défaut. Afin de mieux réguler l’utilisation de ces instruments financiers et de la rendre plus transparente, l’Union Européenne s’est récemment dotée d’une nouvelle règlementation, appelée « Securitisation Regulation ».
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Si je comprends bien c’est de la spéculation sur du risque ?
Bonjour,
D’une certaine façon, oui. Mais le but de la titrisation est aussi de réduire le risque en permettant de le répartir entre un grand nombre d’acteurs.
Meilleures salutations.
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
Nous ne dispensons pas de cours de finances. Il convient de vous adresser à un établissement d’enseignement, par exemple.
Meilleures salutations.
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
merci de m’envoyer des cours de finances gratuit.
cordialement
Lois sur la tritisation…
Bonjour,
La question de la titrisation (ou non) peut être posée à votre banque ou société de crédit.
Meilleures salutations.
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bjr, comment est-il possible de savoir si son crédit immobilier ou son crédit à la consommation a été ou non titrisé par la banque ou la société de crédit ? Merci pour votre réponse.