Chômage en France : les chiffres

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  • Taux de chômage en France (hors Mayotte) au 3e trimestre 2023 : 7,4 %
  • Taux de chômage des moins de 25 ans en France (hors Mayotte) au 3e trimestre 2023 : 17,6 %

Le débat sur les chiffres du chômage est récurrent. Il porte sur l’écart régulièrement constaté entre la mesure du chômage selon la définition du Bureau international du travail (BIT) déterminée en France par l’INSEE, et celle retenue par France Travail (anciennement Pôle emploi).

Au troisième trimestre 2023, l’INSEE comptabilisait 2,3 millions de chômeurs en France (hors Mayotte), alors que Pôle emploi (aujourd’hui France Travail) dénombrait 2,8 millions de demandeurs d’emploi (pour la catégorie A).

Taux de chômage en France

La crise du Covid-19 a eu un effet ambigu sur le chômage. De manière paradoxale, les données de l’Insee ne font ainsi pas apparaître une explosion du chômage.

Le taux de chômage a même reculé au cours des deux périodes de confinement : du fait des restrictions de circulation, certains individus sans emploi n’ont pas pu réaliser des recherches actives d’emploi, ce qui les a exclus de fait de la catégorie des chômeurs. En revanche, les données de France Travail font clairement apparaître une augmentation du nombre de demandeurs d’emplois au cours de l’année 2020. On comptait 3,8 millions de demandeurs d’emploi en catégorie A au quatrième trimestre 2020, contre 3,6 millions un an auparavant.
Depuis, le nombre de chômeurs a régulièrement diminué.

Une différence dans la mesure et la définition du chômage

Les écarts sur les statistiques du chômage en France entre l’INSEE et France Travail proviennent du fait que les deux institutions n’utilisent pas la même mesure ni la même définition du chômage.

Pour mesurer l’évolution du chômage en France, l’INSEE a recours à une enquête auprès des ménages, alors que France Travail  comptabilise les demandeurs d’emploi qu’il recense.

Pour l’Insee, qui se réfère à la définition du Bureau international du travail (BIT), est considérée comme chômeur toute personne en âge de travailler (donc de 15 ans ou plus) qui répond aux trois critères suivants :

  • elle n’a pas travaillé au cours de la semaine de référence de l’enquête,
  • elle est disponible pour travailler dans les deux semaines,
  • elle a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent, ou a trouvé un emploi qui commence dans les 3 mois.

France Travail donne une définition différente puisqu’il considère comme demandeur d’emploi toute personne sans emploi effectuant activement des recherches pour en trouver un, pouvant disposer d’une activité réduite et étant inscrite en tant que demandeur d’emploi à France Travail (ex Pôle emploi).

Les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail sont cependant regroupés en cinq catégories différentes :

  • catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ;
  • catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).

Seuls les demandeurs d’emploi inscrits dans la catégorie A peuvent être considérés comme chômeurs puisqu’ils n’exercent aucune activité et sont tenus d’effectuer des recherches actives d’emploi. Mais si cette définition du chômage se rapproche de celle retenue par le BIT, elle en diffère néanmoins sur le fait qu’il faille être inscrit comme demandeur d’emploi et qu’il n’y a pas de notion de disponibilité pour travailler dans les deux semaines.

Une personne inscrite à France Travail mais n’effectuant pas une recherche active d’emploi sera considérée comme chômeur par France Travail mais pas par l’Insee.

Le taux de chômage en France reste élevé, particulièrement chez les jeunes

Le taux de chômage se définit comme le rapport exprimé en pourcentage entre le nombre de chômeurs et la population active. La plupart des pays utilisent la définition du BIT, et l’on peut ainsi faire des comparaisons pertinentes.

En France (hors Mayotte), en novembre 2023, le chômage s’élevait à 7,3 % de la population active selon Eurostat, un niveau légèrement supérieur à la moyenne des taux de chômage des pays de la zone euro et de l’Union européenne (les données d’Eurostat, mensuelles, peuvent présenter de légères différences avec celles de l’INSEE, trimestrielles). 

Taux de chômage en Europe

Même s’il s’est réduit au cours de l’année 2021, le taux de chômage des jeunes reste particulièrement élevé en France. Il atteignait 17,4 % de la population active des 15-24 ans en novembre 2023, ce qui le situe parmi les plus élevés en Europe (14,5 % en moyenne au sein de l’Union européenne).

Taux de chômage des jeunes

    32 commentaires sur “Chômage en France : les chiffres”
    1. On nous parle de baisse du taux de chômage concernant les catégories A. Vous constatez une baisse de 7% toutes catégories confondues.
      Quand est il de ces millions d auto-entrepreneur créés chaque année ?
      Lorsque nous souhaitons nous reconvertir, pôle emploi insiste fortement à proposer cette solution.
      Combien de ces entrepreneur ont basculé dans des emplois précaires ?
      Parfois même concurrence des entreprises de façon deloyal.
      Quand est il de ce statut, que de nombreuses enseignes utilisent pour jouer avec une flexibilité du personnel ?
      La situation est dramatique je pense.

      1. Bonjour,
        Vous avez raison de souligner le fort accroissement du nombre de micro-entreprises et la précarité dans laquelle se trouve la plupart des micro-entrepreneurs. Voici quelques données pour illustrer cela : en France, entre le 1er trimestre 2022 et le 1er trimestre 2023, 1,06 million d’entreprises ont été créées. Les micro-entreprises représentent près de 60 % de ce total, avec 651 500 créations d’entreprises. Du reste, on constate que le nombre de créations d’entreprises hors micro-entrepreneurs reste, peu ou prou, constant en France depuis plusieurs trimestres, tandis que le nombre de création de micro-entreprises augmente très fortement. Vous trouverez des données détaillées sur le site de l’INSEE : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2015204. Par ailleurs, en 2020 (dernière année pour laquelle de telles données existent), les micro-entrepreneurs gagnaient, en moyenne, 550 euros par mois de leur activité non salariée. L’INSEE souligne, en outre, qu’un micro-entrepreneur sur 2 touchait moins de 280 euros par mois… (https://www.insee.fr/fr/statistiques/6543978). Cette baisse des revenus des micro-entrepreneurs est, certes, en partie liée à la pandémie de Covid-19 qui s’est traduite par une baisse de l’activité pour de nombreuses professions (taxi, art et spectacle, etc.). Il n’en demeure pas moins que la précarité semble être la règle et non exception pour les micro-entrepreneurs : avant la pandémie, leur revenu moyen était de 590 euros seulement (https://www.insee.fr/fr/statistiques/5412794).
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

        1. Chiffre urssaf.
          420.000 radiations d auto-entrepreneurs en 2022.

          Beaucoup terminent le rêve avec des huissiers aux fesses..

          1. Bonjour,
            Merci pour ce complément !
            Meilleures salutations,
            L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Bonjour,
      Dans quelle mesure récents changements de répartition des demandeur d’emploi (entre les différentes catégories) ont ils contribué à une baisse dans la catégorie A ? De même pour les départ en retraite ?

      1. Bonjour,
        Les données de demandeurs d’emploi disponible sur le site de la DARES (https://dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/les-demandeurs-demploi-inscrits-pole-emploi-France-metro) montrent effectivement une diminution du nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A entre avril 2020 et juillet 2022 : – 30 %. Dans le même temps, toutefois, les nombres de demandeurs d’emploi inscrits dans les autres catégories ont, tous, augmenté. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi toute catégorie confondue diminue, toutefois, de 7,7 % entre avril 2020 et juillet 2022, ce qui représente environ 494 000 personnes. La baisse du nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A ne peut donc que partiellement s’expliquer par des « transferts » entre catégories.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Je voudrais savoir combien de millions de Français sont au chômage actuellement je crois savoir qu il y a 7,3 % mais cela représente combien en millions

      1. Bonjour,
        Au début de notre article ci-dessus, nous indiquons cette donnée : au premier trimestre 2022, l’Insee comptabilisait 2,2 millions de chômeurs en France (hors Mayotte), alors que Pôle emploi dénombrait 3 millions de demandeurs d’emploi (pour la catégorie A).
        Meilleures salutations.
        L’Equipe de lafinancepourtous.com

    4. Bonjour puis-je avoir un lien qui explique le modèle analytique et de régression du taux de chômage de la France 2019-2020 ?

      1. Bonjour,
        Nous ne sommes pas sûrs de comprendre le sens de votre question, mais vous trouverez des éléments explicatifs sur l’évolution du chômage en France dans notre article consacré au paradoxe de sa stagnation malgré la crise économique en 2020, disponible à l’adresse suivante : https://www.lafinancepourtous.com/2021/02/22/le-paradoxe-de-la-stagnation-du-chomage-en-2020/.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,
        En matière de taux de chômage, la Banque de France se réfère à la définition du BIT et donc aux calculs de l’INSEE.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,
        Le taux de chômage ne peut pas être de 0% car il y a toujours ce que l’on appelle du chômage frictionnel, qui résulte de licenciements et de faillites, même dans une économie dynamique.

        Meilleures salutations
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

        1. En fait on parle plutôt de chômage « résiduel » que « frictionnel » qui n’est jamais de 0 même en plein emploi, ce qui était par exemple le cas des États-Unis grâce au Président Trump (chômage résiduel à 3,5 % ) …

          1. Bonjour,

            Les expressions « chômage résiduel » et « chômage frictionnel » sont employées de manière synonyme dans la littérature économique. Elles désignent, en effet, toutes deux, le chômage résultant de frictions sur le marché du travail, comme par exemple le délai séparant la fin d’emploi et le début d’un autre.

            Meilleures salutations,

            L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      2. Voir NAIRU: https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_ch%C3%B4mage_n%27acc%C3%A9l%C3%A9rant_pas_l%27inflation… Le chômage est voulu… vous n’allez pas me faire croire qu’il n’y a assez de chose à faire en France pour ambaucher tout le monde… le chômage permet de faire peur au travailleur pour ne pas qu’il quitte son poste, imaginez pleine emploi tu quitte ton taff de merde pour changer souvent, la peur qui va changer de camps entre le pâtronat et le peuple, pas bon pour les affaires.

        1. Il y a du vrai dans vos propos car trop de petits chefs utilisent cette situation de chômage niveau haut pour faire pression sur les salariés en activité et d’une manière continuelle et pitoyable….
          On ne comprend pas non plus qu’avec un taux de chômage aussi haut, on ne surveille pas mieux nos frontières terrestres et que le Gouvernement ne revoit pas les quotas à la baisse pour l’immigration. Cet excès d’immigration permet de faire de la concurrence par rapport aux chômeurs français et ainsi de faire baisser fortement les tarifs horaires de la main d’oeuvre donc les salaires des salartiés permanents ou intérimaires.
          En fait, aucun de nos Gouvernements présent ou passés ne défend les intérêts des salariés français. Cà n’intéresse pas les Membres des Gouvernements qui ne tiennent compte que des intérêts des classes aisées et des possédants des grandes fortunes et biens.

          1. Bonjour,

            Les liens entre immigration et chômage sont complexes. Comme l’explique Marine de Talancé dans l’interview qu’elle nous avait accordée il y a quelques mois, l’impact de l’immigration sur le marché du travail, que ce soit sur le chômage ou les salaires, est relativement limité. Vous pouvez retrouver cette vidéo à l’adresse suivante : https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/economie-mondiale/limpact-de-limmigration-sur-le-marche-du-travail/.

            Meilleures salutations,

            L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    5. Au côté des sans emplois, il faut suivre l’emploi réel : le besoin d’emplois est une résultante, certes importante pas qu’en économie. L’emploi réel, comme le chômage, varient en fonction de la population en âge de travailler ; sous l’influence des âges de rentrée en activité, de départ en retraite, du taux d’emploi féminin, des personnes entrées et sorties de l’emploi (incarcérés, sortis choisies ou non, les mouvements de population avec l’étranger, …), la croissance de la population intrinsèque, … Réjouissons-nous des tendances accrues à des créations d’emploi (selon les modes de comptabilisation) et de la baisse tendancielle des différents indicateurs de chômage selon les divers modes de calcul : mais ne sous-estimons pas les besoins importants restant à faire en France notamment ; en lien avec la politique économique et sociale menée : salaires minimums, coût de la M.O. complet, transferts de charges et couvertures sociales, qualification des emplois, création d’entreprises, … !

    6. les chiffres communiqués par Pôle Emploi concernent bizarrement la moyenne du 4e trimestre 2018, mais le bilan au 31/12 semble introuvable. Pourquoi ? Y aurait-il eu une dégradation en fin d’année ?

      1. Bonjour,
        Concernant la fréquence de parution des chiffres de Pole emploi nous ne pouvons vous répondre et nous vous suggérons de poser la question directement à cet organisme. Cependant, les différents indicateurs économiques de fin 2018 début 2019 (prévisions de croissance notamment) ne laissent pas supposer de dégradation significative du marché du travail fin 2018. Il faudra attendre encore quelques mois pour avoir des chiffres plus précis.

        Meilleures salutations.
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    7. Attention, les chiffres que vous présentez ne concerne QUE la catégorie A.
      Il y plus de 6 000 000 de chomeurs toutes catégories confondues (ABCDE). CF chiffres de pôle emploi du 4e trimestre 2018.

      Plus de 20 % de la population active est donc sans emploi, sans compter les personnes qui ne sont plus dans les fichiers Pole Emploi.

      1. Bonjour,
        En effet, les personnes inscrites à Pôle emploi sont regroupées en 5 catégories comme indiqué dans notre décryptage. Cependant, la définition stricte du chômage ne correspond qu’à la catégorie A. De plus, la définition du chômage selon le bureau international du travail et retenue par l’Insee se rapproche de la catégorie A.
        Meilleures salutations
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

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