Quelle différence entre immigré et étranger ?
Un étranger est une personne n’ayant pas la nationalité française. Un immigré est une personne qui est née à l’étranger mais qui peut avoir acquis la nationalité française, tous les immigrés ne sont donc pas étrangers. De la même façon, tous les étrangers ne sont pas immigrés car une personne née en France de parents étrangers et encore mineure peut ne pas avoir la nationalité française, mais cette personne n’est pas considérée comme immigrée puisqu’elle est née en France. En France, les immigrés représentent environ 9 % de la population totale et les étrangers environ 7 % de la population totale.
Quel lien entre immigration et chômage ?
On pourrait penser qu’il y a un lien positif entre immigration et chômage, en effet l’arrivée d’une nouvelle main d’œuvre sur le marché du travail va entraîner une hausse de l’offre de travail. Si l’on considère que la demande de travail (c’est-à-dire le stock d’emplois) est fixe, alors on peut anticiper une augmentation du chômage, soit car les immigrés ne trouvent pas d’emploi, soit parce qu’ils entrent en concurrence avec les natifs et acceptent des salaires plus faibles.
Précision des termes : l’offre de travail provient des individus qui offrent leur travail et demandent un emploi. A l’inverse, les employeurs demandent du travail et offrent des emplois.
La réalité est cependant plus complexe. Tout d’abord, les travailleurs immigrés et natifs ne sont pas forcément substituables, notamment du fait de qualifications différentes (les immigrés ont en moyenne un niveau de qualification plus faible que les natifs), les deux groupes d’individus ne sont donc pas nécessairement en concurrence pour les mêmes postes.
De plus, même en période de fort chômage, des emplois restent vacants pour lesquels les entreprises peinent à recruter (construction, services à la personne par exemple). Sur certains secteurs délaissés par les natifs, la population immigrée peut venir diminuer les tensions sur le marché du travail.
L’immigration impacte aussi d’autres grandeurs économiques que l’offre de travail. En effet, les immigrés peuvent innover, créer des entreprises, consommer… ce qui crée de nouvelles embauches.
Le marché du travail n’est pas un gâteau à partager entre travailleurs natifs et immigrés et le stock d’emploi varie constamment.
L’impact de l’immigration sur le chômage dépend aussi du cadre institutionnel. Si l’on considère que les salaires sont rigides (par exemple du fait d’un salaire minimum), un flux migratoire entrant peut entraîner du chômage car les salaires ne peuvent pas varier et les ajustements se font par les quantités, c’est-à-dire par le nombre d’emplois créés et de chômeurs.
Mais si l’on considère que les salaires sont flexibles, une arrivée de migrant peut faire baisser les salaires et pousser les entreprises à embaucher plus.
Quel lien entre immigration et salaire ?
Si les salaires sont flexibles, un afflux d’immigrés pourrait entraîner une baisse des salaires des travailleurs natifs qui sont en concurrence avec les immigrés. Mais l’immigration a un impact sur d’autres variables macroéconomiques comme la consommation. L’impact négatif sur les salaires pourrait n’être qu’un effet de court-terme qui s’estompe au fil du temps via la hausse de la consommation qui génère de nouvelles embauches et une hausse des salaires.
Comme les travailleurs immigrés et natifs ne sont pas nécessairement en concurrence sur les mêmes postes, dans ce cas, l’impact sera différencié selon le niveau de qualification des travailleurs natifs et immigrés. Par exemple, si les travailleurs immigrés sont peu qualifiés, leur arrivée peut pousser à la baisse le salaire des travailleurs natifs peu qualifiés. A l’inverse, les travailleurs natifs qualifiés deviennent relativement plus rares sur le marché du travail et leur salaire aura tendance à augmenter. L’immigration a donc un effet différencié sur les salaires en fonction de la structure des qualifications de la population qui arrive sur le territoire.
Immigration et emploi : des exemples d’études empiriques
Des études empiriques cherchent à estimer le lien entre immigration et marché du travail. Ces études utilisent des « expériences naturelles » de chocs migratoires, comme l’arrivée des migrants cubains en Floride, ou le rapatriement des « pieds-noirs » d’Algérie en France.
Ces études montrent que l’impact de l’immigration sur le marché du travail, que ce soit sur le chômage ou les salaires, est relativement limité. L’effet est plutôt négatif pour les travailleurs natifs en concurrence avec les travailleurs immigrés et plutôt positif pour les travailleurs natifs complémentaires (d’après leur qualification) des travailleurs immigrés.
« Le marché du travail n’est pas un gâteau à partager entre travailleurs natifs et immigrés et le stock d’emploi varie constamment. »
S’il est vrai que le stock d’emploi varie constamment, il reste également vrai que ce stock est à partager entre natifs et immigrés 😉
« Si l’on considère que les salaires sont rigides (par exemple du fait d’un salaire minimum), un flux migratoire entrant peut entraîner du chômage car les salaires ne peuvent pas varier et les ajustements se font par les quantités, c’est-à-dire par le nombre d’emplois créés et de chômeurs. »
Dans la plupart des pays européens y compris la France, il y a un salaire minimum. Vous venez donc de reconnaître que l’immigration fait baisser les salaires. Pourquoi prendre autant de pincettes ?
Bonjour,
Ce n’est pas ce que signifie cette phrase. Elle évoque la possibilité, théorique, que l’arrivée de nouveaux travailleurs puisse générer du chômage en présence d’un salaire minimum (qui empêche, par définition, le salaire de s’ajuster à la baisse). Comme le signale la fin de cet article, les études économiques existantes montrent que, dans les faits, l’impact de l’immigration sur le marché du travail, que ce soit sur le chômage ou les salaires, est faible.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
c’est faux et vous le savez très bien puisque vous reconnaissez que l’immigration agit sur la stagnation des bas salaires des natifs.
Tout le monde sait que l’immigration est majoritairement non qualifié, et de ce fait sera au smic, mais les natifs peu qualifié seront toujours mis en concurrence avec ces travailleurs, et c’est ce que veut le patronat.
Pour résumer, comment peut on vouloir faire venir des travailleurs immigrés alors que la France compte 5 millions de chômeurs toutes catégories ?
Bonjour,
Les dernières études parues sur le sujet ne nous semblent pas remettre en question la conclusion de l’article ci-dessus, à savoir : L’impact de l’immigration sur le marché du travail, que ce soit sur le chômage ou les salaires, est relativement limité. L’effet est plutôt négatif pour les travailleurs natifs en concurrence avec les travailleurs immigrés et plutôt positif pour les travailleurs natifs complémentaires (d’après leur qualification) des travailleurs immigrés.
Par ailleurs, la France compte actuellement près de 2,195 millions de chômeurs au sens du BIT (source INSEE : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6799848) et non 5 millions comme vous l’affirmez fallacieusement.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Des déclaration empiriques.
Beaucoup de « peut-être ».
Pas trés crédible.
Exactement, vous avez tout dit.
Merci pour votre travail de déconstruction des idées reçues, présentées trop simplement par bon nombre de personnes hostiles à son prochain (étranger pour le coup).
Le typique « La France ne peut accueillir toute la misère du monde » est souvent tronqué car la suite de la citation plait beaucoup moins: « mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part. »
Bonjour,
Merci pour votre commentaire !
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Merci pour votre analyse. Ça me donne de quoi à dire sur la question.