Zone Euro : Le débat

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L’euro fait l’objet de vives critiques et un débat oppose ses défenseurs et ses détracteurs. Nous discutons les avantages et les inconvénients pour un pays d’appartenir à la zone euro.

Les avantages de la zone euro

Puisque au sein d’une Union monétaire, les pays partagent la même monnaie, cela signifie qu’il n’existe plus de risque de change entre les pays de la zone.

Les entreprises des différents pays peuvent passer des contrats entre elles sans craindre des variations de change qui modifieraient l’équilibre des transactions. Cela a pour effet d’encourager et de sécuriser les échanges commerciaux à l’intérieur de la zone.

Par ailleurs, les coûts de transaction de change sont aussi supprimés. De plus, en créant une monnaie largement répandue, il est possible d’en faire une monnaie de facturation et de règlement utilisée dans un grand nombre de contrats internationaux. Si le dollar reste la principale monnaie de facturation internationale, l’émergence de l’euro en deuxième position est une bonne nouvelle pour les entreprises de la zone euro.

La transparence des prix est aussi garantie, ce qui est censé améliorer la concurrence entre les entreprises de la zone (mais cela suppose que le consommateur puisse se déplacer librement dans la zone pour effectuer ses achats).

La nouvelle monnaie ainsi créée est aussi beaucoup plus stable à l’échelle internationale et moins sensible aux mouvements sur les marchés financiers.

Autre avantage particulièrement sensible, les pays de la zone et en premier lieu des pays comme l’Espagne, l’Irlande ou la Grèce ont pu bénéficier de bas taux d’intérêt même si l’inflation y était plus forte que la moyenne de la zone.

Les inconvénients de l’euro

Le Pacte de Stabilité et de Croissance, qui prévoit notamment l’obligation pour les pays membres de la zone euro de respecter un déficit budgétaire maximal de 3 % de leur PIB, n’a pas parfaitement rempli son rôle.

D’une part, il a été amendé car il empêchait les pays de mener une politique de relance en période de crise, sans pour autant les inciter réellement à faire des efforts lorsque la conjoncture était bonne. Le système de sanction n’était pas adapté.

D’autre part, en présentant des chiffres maquillés, la Grèce a démontré que les dispositifs de surveillance n’étaient pas suffisamment efficaces. Les politiques budgétaires ont donc varié sensiblement, certains pays compensant leur faible croissance par un déficit budgétaire élevé, tandis que d’autres faisaient le choix de la rigueur.

La convergence réelle entre les économies de la zone euro n’a pas suffisamment progressé, au contraire. Comme le soulignent Patrick Artus et Marie-Paule Viard, « On a vu se mettre en place au fil des années des spécialisations productives très différentes dans la zone Euro » (Pourquoi il faut partager les revenus, 2010) en fonction des avantages comparatifs, certains pays se spécialisant dans l’industrie haut de gamme (comme l’Allemagne), d’autres dans l’industrie moyen de gamme (comme la France ou l’Italie) et d’autres dans le tourisme (comme plusieurs pays méditerranéens « périphériques » de la zone euro).

Il s’en est suivi une divergence accrue des niveaux de vie entre pays européens qu’aucun mécanisme correcteur n’a pu compenser faute de transferts financiers organisés des pays riches vers les pays pauvres.

Un autre problème de fonctionnement de la zone euro provient de l’absence de coordination des politiques économiques des pays membres. Dans une union monétaire, la politique monétaire est décidée par la banque centrale et s’impose à tous les pays de la zone. Si la politique budgétaire reste de la compétence de chacun d’eux, le risque de conflit d’objectif avec la politique monétaire peut conduire à l’inefficience des politiques économiques au niveau de l’ensemble de la zone.

Le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, estime ainsi, dans une interview au journal italien « La Repubblica » accordée en avril 2016 que « depuis 2011, l’absence de coordination économique a coûte de 2 à 5 points de PIB à l’eurozone, et donc des millions d’emplois ».

Le gouverneur de la Banque de France estime que la nomination d’un ministre des finances européen permettrait d’assurer cette coordination des politiques économiques qui manque en tant que « deuxième pilier » de la gouvernance économique de la zone euro.

Le ministre des Finances serait membre de la Commission, président de l’Eurogroupe et à la tête d’un Trésor européen composé des services économique de la Commission et du Mécanisme européen de stabilité. « Il incomberait au ministre d’élaborer avec l’Eurogroupe la stratégie collective de la zone euro, puis de veiller à leur application au moyen d’incitations et de sanctions« , explique François Villeroy de Galhau.

    1 commentaire sur “Zone Euro : Le débat”
    1. très bon article!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! signer didier »‘porte

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