Quelles sont les principales sources de la croissance économique ?
La productivité
La production est réalisée par deux facteurs de production : le travail et le capital. Quand ces facteurs de production s’accroissent (plus de travailleurs ou plus de machines), la production augmente et la croissance accélère (toutes choses égales par ailleurs). Cependant, la statistique la plus intéressante n’est pas le PIB total mais le PIB par habitant.
Pour mesurer le niveau de vie d’un pays, on utilise généralement le PIB par habitant, c’est-à-dire le PIB divisé par la population d’un pays. En effet, des pays très peuplé comme la Chine et l’Inde présentent un PIB élevé, même si la population locale reste relativement pauvre.
Pour que le PIB par habitant augmente, il faut soit que les personnes travaillent plus, soit qu’elles utilisent plus de capital, mais l’un comme l’autre ne peuvent augmenter que dans des proportions limitées.
L’autre solution pour produire plus est d’augmenter la productivité, plus précisément la PGF (productivité globale des facteurs), autrement dit d’augmenter l’efficacité du processus de production. Dans l’histoire, croissance économique et gains de productivité ont toujours été étroitement liés.
Cette approche de la croissance a notamment été popularisée par Robert Solow (prix Nobel en 1987), le père fondateur des modèles de croissance exogène. Selon l’approche de Solow, le développement économique s’explique par trois facteurs : l’augmentation des deux principaux facteurs de production (travail et capital), et le troisième le progrès technologique, générateur de gains de productivité.
La productivité étant difficile à calculer, on l’estime généralement par déduction. Comme on connait le taux de croissance du PIB et le taux de croissance des facteurs de production, le progrès technique correspond au « résidu » de croissance qui ne s’explique pas par l’évolution des facteurs de production. On appelle d’ailleurs ce « résidu » le « résidu de Solow ».
Les institutions
Les institutions, c’est-à-dire l’ensemble des institutions politiques, juridiques et sociales, jouent un rôle déterminant dans la croissance à long terme. En effet, sans institutions stables, les incitations à investir et innover sont faibles, et les gains de productivité s’en trouveront bridés.
Kydland et Prescott
Finn Kydland et Edward Prescott, conjointement lauréats du prix Nobel en 2004, ont mis en lumière l’importance de la crédibilité des institutions et la notion d’incohérence temporelle.
Selon eux, l’incertitude juridique, politique et institutionnelle est de nature à freiner l’investissement et les efforts d’innovation car, en rendant le long terme imprévisible, l’incertitude favorise les stratégies de court terme plutôt que de long terme.
De leurs travaux ont notamment résulté des politiques basées sur des règles (par exemple des banques centrales indépendantes centrées sur le contrôle de l’inflation) de façon à assurer la stabilité de l’environnement politique et institutionnel.
Acemoglu et Robinson
Daron Acemoglu et James A. Robinson ont mis en lumière le rôle des institutions dans la dynamique de croissance. Ils différencient notamment les institutions « extractives » et « inclusives ».
Les institutions « extractives », qui prévalent dans la majorité des pays du monde, surtout dans les pays en développement, se caractérisent par une concentration du pouvoir entre les mains d’une petite élite qui se préoccupent principalement de maintenir leur ascendant économique et politique. En conséquence de quoi l’innovation est freinée, les gains de productivité faibles, et la croissance ne peut pas être dynamique durablement.
Les institutions « inclusives », caractéristiques des démocraties occidentales, favorisent les gains de productivité. En effet, grâce à la stabilité des institutions et le respect du droit à la propriété, les agents économiques sont incités à innover et investir.
Selon Acemoglu et Robinson, le cadre juridique et politique est un élément central de la croissance à long terme. Par exemple, selon eux, l’URSS s’est effondrée car sa structure économique et politique, typiquement « extractive » ne permettait pas des gains de productivtié durables.
j’aimerais bien savoir si pourquoi ma Rdc n’arrive pas a mettre en place ce qui peut realiser la production, du genre travail et le capital?
Bonjour,
L’économie de la RDC a connu une nette amélioration ces dernières années, avec notamment un taux de croissance révisé à la hausse à 6,2% en 2021 et un développement numérique important. Toutefois, plusieurs facteurs conjoncturels (dépréciation de la monnaie face au dollar, par exemple) et structurels (insécurité aux frontières, mauvaises infrastructures, manque de capital humain, dépendance aux cours mondiaux de matières premières etc.) entravent l’accroissement des facteurs de production et la montée en gamme économique du pays. Vous pouvez consultez le Mémorandum économique pour la RDC publié en 2023 par la Banque mondiale, ainsi que le Rapport 2024 sur les perspectives économiques en RDC publié par la Banque Africaine de Développement pour obtenir plus d’informations.
Meilleures salutations
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
j’aimerais savoir plus précisément dans des pays en voie de développement le cas de le République Démocratique du Congo, connaissent-ils jusqu’à ce jour moins de croissance puisque leur cadre juridique, politique et social sont remis en cause ou cela peut s’expliquer par d’autres facteurs ?