Les sociétés ont organisé de plusieurs façons l’activité économique au cours de l’histoire. L’économie de marché est l’une d’entre elles, actuellement dominante dans le monde. Une autre forme d’organisation est l’économie planifiée.
Comment s’organise une économie de marché ?
Dans une économie de marché, les moyens de production sont détenus pour l’essentiel par des acteurs privés qui visent la maximisation du profit.
Les prix (c’est-à-dire aussi les salaires qui sont le prix du travail, le taux d’intérêt qui est le prix de l’argent et le taux de change qui est le prix d’une monnaie dans une autre), les quantités produites et l’allocation des facteurs de production sont déterminés en fonction de la recherche du profit des entreprises et individus en concurrence. Autrement dit, les prix fluctuent en fonction de l’offre et de la demande, et non pas en fonction d’une régulation étatique.
Dans une telle économie, l’État a cependant un rôle à jouer : il assure les fonctions régaliennes et fixe le cadre légal dans lequel s’effectue la concurrence.
Le rôle de l’État dans la vie économique varie selon les pays. Par exemple, dans les pays anglo-saxons de tradition plutôt libérale, l’intervention de l’État dans l’économie est limitée. Dans les pays d’Europe continentale, bien qu’il s’agisse d’économies de marché, l’État intervient plus largement dans l’économie, par exemple en réglementant plus étroitement le droit du travail ou en prenant des participations – parfois majoritaire – dans des entreprises considérées comme vitales pour le pays.
Par ailleurs, dans la plupart des économies de marché, il existe un secteur intermédiaire entre le secteur purement marchand et l’administration : ce qu’on appelle en France l’économie sociale et solidaire qui regroupe le secteur associatif et mutualiste qui obéit à d’autres motivations que la recherche du profit, ce qui n’exclut pas une quête de l’efficacité.
Les avantages et inconvénients d’une économie de marché
Selon ses défenseurs, l’économie de marché est la forme d’organisation économique la plus efficace qui soit. Les individus et organisations sont incités à l’effort et à l’innovation pour maximiser leur bénéfices personnels. Il en résulte des gains de productivité bénéfiques à l’ensemble de l’économie.
Les défenseurs de l’économie de marché pointent aussi le fait que les formes d’organisation alternatives, plus encadrées et pilotées par la puissance publique se sont effondrées sous le poids de leur inefficacité (URSS) ou ne parviennent pas améliorer sensiblement le niveau de vie de la population (Cuba).
De plus, l’économie de marché renforce la liberté des individus en leur laissant le choix du travail qu’ils veulent occuper et de la manière dont ils souhaitent dépenser l’argent gagné.
Cependant, une économie de marché pose certains problèmes. La concurrence exacerbée rejette les individus les plus vulnérables, les contraignant à la pauvreté ou à occuper des emplois très faiblement rémunérés. Ainsi, les pays tendant vers la forme d’économie de marché la plus aboutie, comme les États-Unis, cumulent une immense prospérité avec des poches de pauvreté et de larges inégalités.
Les entreprises recherchant leur seul profit, elles ne sont pas non plus incitées à se préoccuper des conséquences négatives de leurs actes (on parle en économie d’externalités négatives). Ainsi, sans régulation appropriée, une économie de marché risque de générer de la pollution ou le gaspillage des ressources naturelles.
Autre exemple de gaspillage possible directement lié à l’économie de marché : la publicité qui certes fait vivre une petite partie de l’économie (le secteur publicitaire au sens large) mais représente des dépenses improductives qui pourraient être mieux utilisées ailleurs. L’économie de marché ne permet pas toujours la meilleure allocation des ressources.