Les sociétés ont organisé de plusieurs façons l’activité économique au cours de l’histoire. L’économie planifiée est l’une d’entre elles.
Comment s’organise une économie planifiée ?
Prenons l’exemple du transport ferroviaire, assuré en France par la SNCF. Il s’agit bien d’une production économique comme une autre et, à ce titre, comptabilisée dans le produit intérieur brut (PIB).
C’est pourtant l’État qui décide des constructions de voies, des lignes, des tarifs… Le transport ferroviaire français est une forme de planification économique en dépit de la récente libéralisation qui n’a pas vu à ce jour de concurrent ferroviaire proposer ses services.
Cependant, la France n’est pas une économie planifiée, car une grande partie de la production y est réalisée par des entreprises privées en concurrence les unes avec les autres. Les décisions y sont prises en fonction de la recherche du profit, et non pas en suivant les consignes d’une quelconque autorité publique.
Une économie planifiée est une économie dans laquelle toute la production est gérée comme l’est le transport ferroviaire en France. C’est l’État qui dirait, par exemple à un fabricant de pantalons : vous produirez tel modèle, de telle taille, tant d’unités que vous vendrez tel prix, vos salariés percevront une rémunération définie légalement… Sachant que tous les secteurs seraient gérés de la même façon, sans possibilité pour les consommateurs d’exprimer leurs besoins.
L’initiative des entrepreneurs est très limitée, voire inexistante si l’économie est planifiée dans son intégralité. Les moyens de production sont principalement détenus par l’État, en conséquence de quoi la propriété privée est très limitée.
Les avantages et inconvénients d’une économie planifiée
Selon ses défenseurs, l’économie planifiée permet une régulation fine de l’activité économique. L’État, par son contrôle, lisse les cycles économiques, évitant ainsi les surchauffes, les bulles et les crises. De plus, ce type d’organisation économique présente des avantages sociaux.
Il suffit à l’État, qui a le contrôle sur l’ensemble de l’économie, d’embaucher toute la population pour éviter le chômage. De plus, du fait d’une régulation étroite des salaires, des profits et de la propriété privée, les inégalités et la pauvreté sont réduites.
Cependant, une économie planifiée pose de nombreux problèmes. Elle est extrêmement coûteuse administrativement, l’État devant embaucher un grand nombre de fonctionnaires pour gérer l’ensemble de l’économie.
Ensuite, l’État peut faire des erreurs dans ses choix d’organisation, tout autant qu’un entrepreneur privé, et ses erreurs se répercutent alors sur l’ensemble de l’économie.
Enfin, et probablement le plus important, cette organisation freine la productivité et l’innovation. D’une part du fait de lourdeurs bureaucratiques, d’autre part d’une réallocation difficile des moyens de production. Surtout, les incitations à l’effort et à l’inventivité sont faibles. Les individus perçoivent un revenu fixe et n’ont pas intérêt à faire des efforts supplémentaires qui ne leur apporteront aucun supplément de revenu.
Pour ces différentes raisons, peu de pays ont aujourd’hui une économie planifiée. Depuis l’effondrement de l’URSS et la transition progressive de la Chine vers l’économie de marché, seules la Corée du Nord, Cuba ou la Biélorussie dans une certaine mesure ont une économie planifiée.