PIB (Produit intérieur brut) définition et enjeux

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PIB français en 2023 :
2 803 milliards d’euros

Croissance du PIB français (en volume) en 2023 : 0,7 %

Le Produit Intérieur Brut (PIB) est utilisé pour mesurer la richesse nouvellement produite d’un pays au cours d’une période donnée. Indirectement, il est un indicateur de développement et de prospérité. Ce dernier point est cependant remis en cause.

Comment est calculé le PIB ?

L’approche principale pour mesurer le PIB consiste à additionner toutes les valeurs ajoutées (du secteur public et privé), auxquelles s’ajoute la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), mais aussi les taxes sur des produits particuliers comme les produits pétroliers, le tabac et l’alcool, ou encore les produits importés (droit de douanes). En contrepartie de ces taxes, les subventions reversées par l’État sont logiquement retranchées.

La définition précise du PIB se révèle complexe, nous en présentons ici une version schématisée.
Plus de précisions sur le site de l’OCDE.

Le PIB peut être abordé sous plusieurs angles. On parle d’approche du PIB par la production, par les revenus ou par la demande. En effet, la richesse créée par un pays est une richesse produite qui permet de constituer les revenus qui viendront alimenter la demande.

PIB : approche par la production

L’approche par la production permet de mieux saisir la provenance de la richesse créée, en particulier les contributions par secteur d’activité (construction, industrie…) ou par type d’acteurs économiques (privés, publics, associatifs). Selon cette méthode, le PIB se calcule en additionnant les valeurs ajoutées des agents économiques publics et privés.

PIB : approche par les revenus

L’approche par les revenus permet de mettre en évidence la répartition de la richesse créée entre les salariés, l’État et les entreprises. Le PIB correspond alors à la rémunération des salariés, aux impôts perçus par l’État sur la production et les importations, et aux excédents d’exploitation dégagés par les entreprises.

PIB : approche par la demande

L’approche par la demande met en lumière la manière dont la richesse produite a été utilisée : dans la consommation, dans l’investissement, dans la constitution de stocks, ou par sa monétisation à l’étranger (solde des échanges extérieurs). Cette approche permet souvent de modéliser et piloter les politiques économiques conjoncturelles (relance par la demande des ménages, soutien à l’investissement, dévaluation ou revalorisation de la devise nationale…)

Les composantes du PIB dans son approche par la demande

  • Les dépenses de consommation finale : elles correspondent aux dépenses réalisées par les ménages, les administrations publiques et les institutions sans but lucratif au service des ménages pour acquérir des biens et des services destinés à la satisfaction de leurs besoins.

  • La formation brute de capital fixe (investissement) : elle correspond à la différence entre les acquisitions et les cessions d’actifs fixes réalisées par les producteurs résidents, c’est-à-dire l’investissement réalisé par l’ensemble des secteurs institutionnels. Pour une entreprise, cela correspond à un bien dont l’utilisation interviendra au moins un an dans la production. L’acquisition d’un logement par un ménage est également considérée comme un investissement.

  • La variation de stock : elle correspond à la différence de valeur entre les entrées et les sorties de biens (matières premières, produits semi-finis ou finis). Une variation de stock positive (entrées > sorties) contribue à augmenter le PIB. À l’inverse, si la variation de stock est négative (sorties > entrées) cela a pour effet de diminuer le PIB.

  • Le solde des échanges extérieurs : il correspond à la différence entre les importations (l’ensemble des biens et services entrant sur notre territoire en provenance d’un autre pays) et les exportations (l’ensemble des biens et services sortant de notre territoire en direction d’un autre pays). Si le solde des échanges extérieurs est négatif (on importe plus qu’on n’exporte), le PIB diminue, et inversement si le solde des échanges extérieurs est positif (on exporte plus qu’on importe).

PIB en France

Le PIB nominal et ses composantes dans l’approche par la demande en 2023 (en milliards d’euros)

Valeur nominale

Dépenses de consommation finale

2 225

Dont ménages

1 481

Dont administrations publiques

678

Dont institution sans but lucratif

65

Investissement (Formation Brute de Capital Fixe)

652

Variation de stocks

2

Solde des échanges extérieurs

-56

Dont exportations

967

Dont importations

1 024

TOTAL

2 823

Source : Insee 

Comme on le voit dans ce tableau, les dépenses de consommation finale des ménages, des administrations publiques et des institutions sans but lucratif représentent plus de 75 % de la valeur du PIB.

Les données du PIB sont régulièrement révisées par l’Insee, qui doit parfois attendre plusieurs années pour obtenir les résultats finaux.

PIB nominal ou réel ?

Le PIB peut être évalué en termes nominaux ou en termes réels, aussi appelés PIB en “valeur” et PIB en “volume”. Le PIB nominal n’est pas corrigé de l’inflation, contrairement au PIB réel, qui tient en compte les prix. Le PIB réel, et son taux de croissance, donne une idée plus précise des niveaux de vie des ménages.

Considérons un ménage avec un revenu de 4 000 euros par mois. Quel est son niveau de vie ?

La réponse à cette question dépend de son pouvoir d’achat, qui est le rapport entre son revenu et le coût de la vie. Les 4000 euros donnent lieu à des situations bien différentes si la baguette de pain coûte quatre euros au lieu d’un seul. L’intuition derrière le PIB réel est identique : pour évaluer la quantité de richesses produites et son évolution, il faut prendre en compte le niveau des prix et son évolution.

Il est donc logique que le taux de croissance nominal ait été supérieur au taux de croissance réel pour la France ces dernières décennies, puisqu’il y a constamment eu de l’inflation (contrairement, par exemple, au Japon, qui a connu une période déflationniste dans les années 1990).

En 2023, le PIB nominal français s’élevait à 2 803 milliards d’euros à croissance de 6,21%, et le PIB réel à 2 394 milliards d’euros (année de base 2014) à croissance de 0,70%.

Croissance française nominal et réel

Le PIB permet également de comparer les développements économiques de différents pays :

PIB dans le monde

Les États-Unis sont de loin le pays générant le plus de richesses au monde. Ils sont suivis par la Chine. La France est la 7e puissance économique mondiale. En se rassemblant, les pays de l’Union Européenne cumulent un PIB de 15 540 milliards de dollars et se situent donc au troisième rang mondial.

Mais le PIB ne reflète pas forcément la richesse de ses habitants. En rapportant le PIB d’un pays à sa population, on obtient une autre lecture de la répartition de la richesse mondiale qui est plus proche de la réalité. 

PIB par habitant

PIB par habitant en PPA

Le PIB par habitant ne permet cependant pas d’avoir une idée claire sur le pouvoir d’achat local dans les différents pays. Un PIB par habitant de 40 000 dollars, par exemple, ne signifie pas la même chose aux États-Unis, où le coût de la vie est élevé et en Inde, où 40 000 dollars convertis en roupies permet d’acheter bien plus de choses. De plus, le tableau précédent oblige à libeller toutes les valeurs en une même monnaie (ici le dollar) ce qui implique que les comparaisons peuvent être biaisées par des fluctuations du taux de change. Les économistes ont donc introduit la notion de la Parité de Pouvoir d’Achat (PPA).

PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat

La PPA mesure le pouvoir d’achat d’une monnaie pour un consommateur pour se procurer le même panier de biens et de services qu’un autre consommateur dans un autre pays.

Contrairement au taux de change, ce taux de conversion entre les monnaies tient compte du « coût de la vie ». Il est donc plus près de la richesse réelle par habitant.

Pourquoi le PIB est-il un indicateur contesté ?

Le PIB est l’indicateur le plus utilisé pour mesurer la croissance et effectuer des comparaisons internationales. Il joue même un rôle particulièrement important pour mesurer les déficits et les dettes publics, ce qui a des conséquences directes sur les politiques économiques des gouvernements et les décisions des banques centrales. C’est le cas dans la zone euro mais aussi dans les politiques de redressement imposées par le Fonds Monétaire International (FMI) quand un pays faisant face à des difficultés de solvabilité fait appel à son aide.

Le PIB au cœur des politiques européennes

Dans la zone euro, le Pacte de Stabilité et de Croissance adopté en 1997 à Amsterdam a pour objectif de coordonner les politiques budgétaires. Il repose sur une batterie d’indicateurs, dont les deux principaux sont un déficit public devant être contenu sous les 3 % du PIB, et une dette publique ne devant pas dépasser 60 % du PIB. A la suite de la crise économique de 2008, un nouveau traité est rentré en vigueur en 2013, appelé communément Pacte Budgétaire Européen, qui maintient les critères de convergence, mais décide d’adopter une vision plus souple de leur respect. Ainsi, si la tendance vers ces objectifs est positive, l’État mis en cause pourra échapper à des sanctions.

L’IDH en remplacement du PIB ?

Pour autant, cet indicateur est souvent contesté. On lui reproche notamment de ne pas prendre en compte toute l’activité économique et d’exclure le travail bénévole, réalisé notamment au sein du secteur associatif et à titre personnel (ménage réalisé sans recours à des personnes tierces, bricolage, jardinage…). En outre, il n’intègre pas les données sociales et environnementales, ni le bien-être des individus. C’est sur ce dernier point que le PIB a été le plus décrié, puisque la mesure du bien-être de la population ne peut pas être uniquement appréhendée par une comptabilisation des richesses créées.

D’autres indicateurs ont alors été développés, comme l’Indice de Développement Humain (IDH). Cet indicateur prend en compte l’espérance de vie, le niveau d’éducation, et le PIB par habitant pour évaluer le bien-être collectif d’un pays, et va donc au-delà de la simple mesure de la production économique.

    69 commentaires sur “PIB (Produit intérieur brut) définition et enjeux”
    1. bonjour et merci pour ces informations,
      je me demande quel est le lien entre le PIB et le PNB. voire quels sont les tenans et les aboutissants sur la mesure economique.

      1. Bonjour,
        La différence entre PIB et PNB tient à la nationalité du producteur. Par exemple, une voiture fabriquée par Toyota en France est comptabilisée dans le PIB français mais dans le PNB japonais. Pour la plupart des pays dont la France, la différence entre les deux est très faible.
        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Bonjour,
      où puis-je trouver l’indice correspondant à la rémunération du capital en équivalent « point de PIB » et celle de la richesse créée par le travail dans la même unité ?

      1. Bonjour,
        Nous ne sommes pas certains de bien comprendre votre question. Si vous parlez du partage de la valeur ajoutée entre travail et capital, vous pouvez trouver des informations sous ce lien (tableau 5) : file:///C:/Users/s.bersinger/Downloads/ENTFRA17_g1_FTL02%20(11).pdf
        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Bonjour j’ai une question purement théorique, sachant que le PIB comprend aussi la valeur non marchande (les sevices) dans le cas d’un pays qui voudrait gonfler volontairement son PIB pourrait t-il creer des emploies inutiles? Ces emplois subventionné par l’état seront prit en compte dans le calcul du PIB et donc contriburont a augmenter le PIB mais aussi le PIB/hab, on pourrais donc se dire à première vue qu’en moyenne la richesse pas habitant a augmenté, mais cela serait faux vu que ces emploi subventionné mais inutile sont payé par l’argent publique prélevé par les impots? Donc au final on aurait un PIB augmenté pour une production de richesse identique

      1. Bonjour,

        En effet, si l’État crée des emplois, même des emplois à faible productivité, cela crée du PIB à court terme. Cependant, pour financer ces emplois l’État devrait prélever des impôts et donc freiner la création d’emplois dans d’autres secteurs. Au final, on aura simplement « déshabillé Pierre pour habiller Paul ». De plus, si les emplois nouvellement créés sont peu utiles, la productivité globale de l’économie baissera et, à termes, le PIB baissera lui aussi.

        Meilleures salutations
        L’équipe de lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,

        Sur le site du World Economic Outlook (FMI) vous avez (en anglais) la croissance de tous les pays du monde depuis 1980 (ainsi que beaucoup d’autres données économiques).
        https://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2019/01/weodata/weoselco.aspx?g=2001&sg=All+countries
        Sinon consultez le site du ministère de l’économie ou de la banque centrale, des données sont généralement disponibles.
        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    4. Bonjour l’Equipe de Lafinancepourtous.com,
      j’ai une préoccupation importante. Nous savons qu’augmenter le développement humain et réduire la pauvreté c’est plus que juste augmenter les niveaux de revenus/consommation. Cependant, l’analyse du développement et de la pauvreté est souvent entreprise en utilisant les indicateurs de revenu/consommation comme variables de substitution pour mesurer le développement. Maintenant, comment bien mesurer et analyser le progrès de développement socio-économique d’un humain ?

      1. Bonjour,
        Il existe en effet des indicateurs qui vont au-delà des mesures purement économiques pour mesurer le développement et qui prennent en compte des facteurs plus sociologiques et humains.
        Par exemple l’indice du capital humain (https://www.lafinancepourtous.com/2018/10/17/le-nouvel-indice-du-capital-humain/) ou l’indice de développement humain (https://www.lafinancepourtous.com/outils/dictionnaire/idh-indice-de-developpement-humain/).

        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,

        Nous vous remercions de lecture attentive et avons corrigé le chiffre

        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    5. Bonjour,
      Pour le PIB, j’ai un souci avec la spéculation sur l’immobilier ou sur d’autres actifs du type actions.
      D’un côté je me dis que la spéculation n’est pas une nouvelle richesse crée, c’est une augmentation de la valeur de richesses déjà crées auparavant, donc la spéculation ne doit pas être comptabilisée dans le calcul du PIB.
      Mais d’un autre côté, si les « revenus » d’une personne donnée est uniquement due à des spéculations boursières ou immobilières, ces revenus devraient contribuer au PIB.
      J’ai une hypothèse pour lever ce paradoxe apparent qui consiste à dire que les « revenus » du spéculateur sont annulés par les « pertes » de l’acheteur puisque ce dernier dépense plus que s’il avait acheté plus tôt.

      J’aimerais avoir votre avis sur la validité de ce raisonnement. Merci

      1. Le PIB représente la richesse crée par un pays sur une année. Il se mesure en faisant la somme des valeurs ajoutés produites par les différents acteurs économiques (privés, publiques, associatifs). Les plus-values résultant de spéculations ne sont donc pas comptabilisées dans le PIB puisqu’elles ne résultent pas d’une création de valeur. Une façon de voir les choses est que le PIB mesure un flux de création de richesse et ne se préoccupe pas de l’évolution du stock de cette richesse (patrimoine). En revanche, la valeur ajoutée dégagée par l’industrie financière à partir des commissions, des intérêts ou des frais de gestion sur les opérations de spéculation contribue à l’accroissement du PIB.
        Meilleures salutations.
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    6. Bonjour,

      En 2013, les versements des pensions civiles et militaires ont atteint 50,2 milliards d’euros. Les cotisations salariales prélevées au titre des retraites des fonctionnaires se sont quant à elles élevées à 5,5 milliards d’euros cette même année, ce qui représente un peu plus de 10 % du total des recettes du régime des pensions de retraites civiles et militaires de l’Etat.

      Meilleures salutations.

      L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    7. Bonjour
      Question : quel est le montant de la charge correspondant aux pensions des retraités fonctionnaires dans le budget de l’Etat.
      En contrepartie combien rapportent les cotisations salariales pour la seule part retraite, prélevés sur les salaires des fonctionnaires ?
      Merci

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