Des origines lointaines
Dès la Renaissance, Nicolas Copernic ou Jean Bodin mettent en relation le lien entre la quantité de monnaie en circulation et l’évolution des prix. En effet, l’arrivée d’or suite à la colonisation de l’Amérique entraîne des poussées inflationnistes, principalement en Espagne.
Au XIXe siècle, la théorie quantitative de la monnaie a été approfondie notamment par David Ricardo. Karl Marx, pourtant opposé sur de nombreux points à la pensée de Ricardo, est lui aussi un partisan de la théorie quantitative de la monnaie. Celle-ci peut se résumer ainsi : une variation de la masse monétaire se traduit par une augmentation des prix.
Un peu de technique
L’équation à la base de la théorie quantitative de la monnaie est due à Irving Fischer, économiste américain du début du XXe siècle. Elle se présente sous la forme :
M×V = P×Y
Où M est la quantité de monnaie en circulation, V la vitesse de circulation de la monnaie (nombre de transactions effectuées), P le niveau des prix et Y le volume de production (autrement dit le PIB).
Cette équation est une identité comptable, pas une théorie en soi. Cependant, les partisans de la théorie quantitative de la monnaie considèrent que V est fixe et que Y est indépendant de la quantité de monnaie en circulation. Dans ce cas, une variation de la masse monétaire se répercute mécaniquement en une variation du niveau des prix. Autrement dit une hausse de la quantité de monnaie crée mécaniquement de l’inflation.
La théorie quantitative de la monnaie sera défendue dans la seconde moitié du XXe siècle par un courant de pensée parfois appelé monétariste, dont Milton Friedman était un des principaux représentants. Selon Friedman, « l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire en ce sens qu’elle est et qu’elle ne peut être générée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production ».
Cette approche ne fait cependant pas l’unanimité chez les économistes. Elle est notamment en totale opposition à celle défendue par John Maynard Keynes et ses disciples.
Le débat keynésiens-monétaristes
Pour Keynes, une hausse de la quantité de monnaie peut avoir un effet direct sur l’économie et le volume de production. En effet, si les agents économiques ont plus d’argent en leur possession, ils vont le dépenser ou l’investir, ce qui entraînera une hausse de la production (c’est-à-dire du PIB) et une baisse du chômage.
Cela est notamment vrai en cas de crise économique et de sous-emploi des facteurs de production, caractérisé par du chômage. Dans ce cas, comme une partie de l’appareil productif est inemployé, une stimulation de la demande venant de l’augmentation de la quantité de monnaie peut plus efficacement dynamiser l’activité économique.
Selon Keynes, les agents économiques peuvent être victimes d’une « illusion nominale », ce qui signifie qu’ils perçoivent mal les effets de l’inflation sur leur pouvoir d’achat. En conséquence, si la masse monétaire augmente, les prix augmentent, mais la production aussi puisque les agents investissent et consomment plus.
Si les monétaristes reconnaissent qu’une hausse de la quantité de monnaie en circulation peut stimuler l’activité économique à court terme, ils estiment qu’elle conduira mécaniquement à une hausse de l’inflation à moyen terme. En effet, du fait des anticipations rationnelles des agents, ceux-ci anticipent plus d’inflation si la masse monétaire augmente, adaptent leurs comportements en conséquence, ce qui génère de l’inflation sans hausse de la production.
Le débat n’est pas encore tranché entre les monétaristes partisans de la théorie quantitative de la monnaie, et les keynésiens qui nuancent ces conclusions.
Ces différentes visions ont éclaté au grand jour suite à la crise de 2008. Pour les keynésiens, il fallait baisser les taux d’intérêt, voire lancer un assouplissement quantitatif (QE), afin de relancer l’économie en facilitant la création monétaire. À l’inverse, les monétaristes prédisaient que ces politiques allaient générer une inflation galopante. Pendant de nombreuses années, la hausse des prix à la consommation est restée faible malgré des politiques monétaires très accommodantes, ce qui semble donner raison aux premiers. On a, cependant, observé que les prix des actifs (actions, immobilier) ont sensiblement augmenté. On assiste, en outre, au « retour de l’inflation » depuis 2021 aux États-Unis et en Europe, ce qui par la même occasion a relancé ce débat.
bonjour
selon la TQM la quantité de monnaie en circulation a-t-elle une incidence sur le nombre des transactions réalisées dans une économie ?
Bonjour,
Dans la théorie quantitative de la monnaie, une augmentation de la quantité de monnaie dans l’économie entraîne une augmentation du niveau général des prix, c’est-à-dire de l’inflation. En effet, partant de l’égalité comptable M*V = P*Y, la théorie quantitative de la monnaie suppose que la vitesse de circulation de la monnaie, V, est constante et que Y ne varie que faiblement à court terme. Ainsi, tout mouvement sur M se répercute sur P.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Pourquoi l’analyse de Friedman arrive t-elle à la conclusion selon laquelle la vitesse de circulation de la monnaie prévisible, alors que l’analyse de Keynes suggère le contraire ?
Bonjour,
Pour Keynes, la vitesse de circulation de la monnaie n’est pas constante et a tendance à suivre le cycle économique : elle accélère pendant les phases d’expansion et ralentit au cours des récessions. Pour Friedman, les mouvements de la vitesse de circulation de la monnaie tendent à renforcer ceux de la monnaie au lieu de les compenser. Ainsi, il est possible, toujours selon Friedman, de prédire l’évolution de la vitesse de circulation de la monnaie en observant les mouvements de la quantité de monnaie.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour à tous, concernant le sujet suivant : « stabilité des prix point d’ancrage nominal à la stabilité de la politique monétaire moderne « , quelles pourraient être des orientations de réponse s’il vous plaît ?
Bonjour,
Tout dépend du contexte dans lequel vous devez traiter ce sujet et sous quelle forme. Il pourrait, toutefois, être intéressant d’expliquer pourquoi, à la lumière de la théorie économique, la recherche de la stabilité des prix est devenue à partir des années 1970, l’un des objectifs principaux de la politique monétaire.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour, S’il vous plaît, est-ce qu’il existe un article où vous traitez les courbes IS et LM ?
Bonjour,
Nous ne disposons pas sur notre site d’article traitant de ce modèle. Pour une introduction au modèle IS-LM, nous vous conseillons de lire la présentation disponible sur le site de Melchior : https://www.melchior.fr/modele-lm
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
Merci pour votre article.
Qui pourrait me fournir les courbes des évolutions depuis un siècle entre l’économie réelle et le volume des échanges financiers, soit pour la France, l’Europe, ou mondiale ?
Merci par avance.
Bonjour,
Ce type de données est malheureusement particulièrement difficile à obtenir et nécessite pour les périodes les plus lointaines un long travail d’archives. Jusqu’à très récemment, en effet, les données sur les volumes financiers n’étaient pas disponibles, même pour les marchés réglementés. Pour la période récente, vous trouverez des indications sur les volumes échangés sur le site de chaque marché (pour Euronext par exemple, voir les différents « Factbook », disponibles à l’adresse suivante : https://live.euronext.com/en/resources/statistics/factbook). De manière plus globale, vous trouverez sur le site de la Banque mondiale un graphique donnant l’évolution de la valeur des actions négociées en fonction du PIB mondial entre 1975 et 2020 (https://data.worldbank.org/indicator/CM.MKT.TRAD.GD.ZS).
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
peut-on avancer que la monnaie fiduciaire en billets de banque est un titre de détention de valeur économique réelle en biens par son porteur à concurrence de la valeur faciale et que cette valeur est garantie par la Banque centrale émettrice, ce qui se reflète dans la signature du billet par le Gouverneur de la banque centrale.
Bonjour,
A priori, un billet de banque n’est juridiquement pas un titre. Il tient son pouvoir de la loi et la confiance accordée aux autorités monétaires.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
n’est-ce pas dans les actifs boursiers, immobiliers ou autres, que les surplus monétaires vont s’accumuler depuis 20 ans ? Il me semble qu’on peut un stimuler un peu l’économie avec une injection monétaire, mais que de toutes façons celle-ci dépend en dernier recours de besoins réels de la population, de sa capacité réelle à produire et réelle à consommer. Hors, une population stagnante, hyper-équipée et vieillissante consomme de moins en moins. En plus, à la génération suivante, le retrécissement démographique, les restrictions écologiques et géopolitiques, mais aussi l’effondrement éducatif, culturel et la désindustrialisation (en occident) vont accroître cette tendance au déclin économique.
L’efficience de la relance keynesienne (années 1930-60) n’était-il pas conditionné par les facteurs structurels de l’époque (gros besoin d’équipement de base, main d’œuvre nombreuse, formée et peu chère, expansion énergétique, enthousiasme progressiste, etc.) ?
Bonjour,
Le gonflement du prix des actifs est effectivement l’un des arguments mis en avant par les détracteurs des politiques d’assouplissement quantitatif. Pour ses défenseurs, elles permettent, toutefois, d’atténuer les effets d’une récession et d’éloigner le risque de déflation, ce qui devrait bénéficier à l’ensemble de la population.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
la fonction d’offre keynésienne extrême est horizontal ou vertical ou bien croissant ?
la fonction d’offre classique est
horizontal ou vertical ou bien décroissant ?
Bonjour,
Pouvez-vous nous préciser le contexte entourant votre question ? En particulier, de quelle offre parlez-vous ?
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
j’aimerais connaître la différence entre la vitesse-transaction et la vitesse-revenu .
si on sait que la vitesse-transaction a été développée par Fisher ,j’essaie vainement de savoir si la théorie vitesse-revenu a été développée par Cambridge ou par Friedman.
merci d’avance pour l’éventuelle réponse.
Bonjour,
Si l’on suit Patrick Castex, auteur de l’article « Introduction à une théorie générale de la monnaie et du capital » (disponible à l’adresse suivante : https://www.cairn.info/revue-innovations-2003-1-page-29.htm), la vitesse de circulation de la monnaie peut prendre deux aspects : i) chez Fisher, il s’agit de la vitesse transaction, comme vous le soulignez ; ii) pour Marshall et Pigou, il s’agit de la vitesse revenu. Il s’agit de deux manières différentes d’écrire cette relation comptable.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
bonjour
quels sont les enjeux et les limites de la théorie quantitative de la monnaie
Bonjour,
La théorie quantitative de la monnaie met en relation la quantité de monnaie dans l’économie et le niveau général des prix. Dans sa version moderne, dite « théorie monétariste », développée notamment par Milton Friedman, cette théorie suggère qu’une augmentation rapide de la quantité de monnaie entraîne nécessairement de l’inflation. Pour davantage de détails, nous vous renvoyons à notre article dédié à la théorie quantitative de la monnaie https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/theories-economiques/theorie-quantitative-de-la-monnaie/
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Il ne faut pas répondre à Ouattara. Visiblement, Ouattara s’est seulement donné la peine de recopier un sujet de dissertation qu’il est incapable de traiter.
Bonjour,
Notre but n’est évidemment pas de traiter de manière exhaustive les devoirs scolaires ou universitaires, mais simplement d’orienter les internautes vers des ressources utiles à leur résolution.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com