Donald Westlake, l’un des grands du roman policier, est mort en 2008 avec à son actif une centaine de livres publiés sous son nom ou sous divers pseudonymes. Il a pour particularité un humour caustique et acéré au service de récits cyniques et humains, reflets parodiques d’un monde où la fin justifie les moyens et dans lesquels il est souvent question d’argent.
Voici par exemple, réédité par les éditions rivages dans une traduction révisée et complétée « Comment voler une banque ? », paru en 1973 sous le titre « Le paquet » dans la célèbre Série noire des éditions Gallimard.
Le livre s’inscrit dans une série dont le héros récurrent « Dortmunder » est un truand artisanal et consciencieux, adepte de la petite entreprise et pas du tout de la multinationale du crime. Il monte en équipe et presque en famille des coups formidables qu’il prépare avec minutie et intelligence et qui « foirent » le plus souvent. Le récit des préparatifs du coup, y compris de son financement, de la façon dont les choses se compliquent et ne se déroulent pas comme prévu donnent aux « Dortmunder » une dimension drolatique souvent irrésistible. Dans « comment voler une banque » l’enjeu n’est pas simplement de braquer une banque mais de voler l’ensemble d’une succursale du « Crédit des Capitalistes et des Immigrants », le contenu et le contenant.
Rivages/Noir pocheRéédition juin 2011, 288 pages
Du même auteur :
Argent Facile
Rivages/Noir pocheJuin 2010, 336 pages
Et si… travaillant dans une agence de publicité, vivant à New York avec femme et enfants vous receviez chaque mois un chèque d’une valeur de 1000 dollars provenant d’un mystérieux expéditeur, « l’Agent américain » ? Comme Josh le héros de ce roman, peut-être encaisseriez-vous ces chèques après quelques hésitations légitimes au départ (mais pas trop). Sauf que l’agent facile ça n’existe pas vraiment et qu’en réalité vous avez été embauché sans le savoir par une organisation criminelle qui vous demande de vous mettre au travail.
Le couperet
Rivages/Noir pocheJuin 2000, 352 pages
Et si… cadre technicien dans une usine de papier pendant vingt-cinq ans, vous étiez licencié pour cause de dégraissage et de restructuration ? C’est ce qui arrive à Burk Devore héros de ce roman écrit à la première personne . A près de cinquante ans, impossible de retrouver un emploi et d’avoir droit à un « bonheur » tout à fait légitime. Sauf si vous éliminez la demi douzaine de concurrents recensés pour le poste que vous convoitez. Certes ils ne sont responsables en rien de votre situation mais le pragmatisme est une vertu de ce monde et ce sera plus facile et surtout plus efficace que d’élimer les actionnaires.
Le roman est encore plus drôle, glaçant et pessimiste que le film qui en été tiré en 2005 par Costa Gravas avec José Garcia impeccable Burk Devore.
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