Les concours d’entrée aux écoles scientifiques (Polytechnique, Centrale, Mines, Supelec, ENS –Ulm et Cachan etc..) ont une épreuve de français – philosophie. Le thème choisi pour les concours de l’année scolaire 2009/2010 est l’argent. Trois œuvres sont au programme : L’Avare de Molière (1668), L’argent d’Emile Zola (1891) et un extrait de la Philosophie de l’argent du sociologue autrichien Georg Simmel (1900) (Partie analytique – 3ème chapitre – sections 1 et 2).
Comme le rappelle volontiers Edgar Morin, la culture générale, « c’est ce qui, à partir des écrits, des arts, de la pensée, aide à s’orienter dans la vie et à affronter les problèmes de sa propre vie. La lecture de Montaigne, La Bruyère, Pascal, Diderot ou Rousseau nourrit notre esprit pour nous aider à résoudre nos problèmes de vie.Autrement dit, c’est vital. Non seulement on ne peut pas s’en passer mais il faut la régénérer parce qu’elle est elle-même victime du mal principal qui frappe les connaissances, c’est-à-dire la compartimentation et la fermeture » Le Monde (13 mai 2009).
On ne peut que se féliciter que les étudiants candidats aux grandes écoles scientifiques, qui exerceront peut-être demain leurs talents dans la finance, l’économie ou la recherche fasse de la culture générale, qui plus est sur un sujet tel que l’argent.
On regrettera seulement que tous les étudiants – et -pas seulement les élèves des classes prépa scientifiques – ne bénéficient pas de tels enseignements. L’argent pourrait même être une « question de culture générale » abordée dès l’enseignement secondaire
Ouvrages scolaires pour préparer le thème
En attendant, au-delà même de la lecture ou de la relecture des 3 textes inscrits au programme, celle des ouvrages scolaires destinés aux élèves pour les aider à préparer leur épreuve est tout à fait intéressante.
Ces ouvrages sont nombreux (voir la liste ci-dessous). Le sujet y est décliné en résumés et analyses des 3 œuvres au programme, en études approfondies du thème général de l’argent, en dissertations corrigées, en fiches, …
Nous en avons lu une bonne partie mais pas tous encore.
Au-delà des étudiants directement concernés, les études approfondies du thème pourront intéresser tous les enseignants et les formateurs, quelle que soit leur discipline, qui veulent « enseigner » l’argent et la monnaie aux jeunes …et aux moins jeunes.
Dans les ouvrages que nous avons pu lire, deux thèmes sont très souvent abordés :
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D’une part l’idée que l’argent est au carrefour des savoirs. Il faut penser l’argent en termes divers, en empruntant et en confrontant les approches différentes de la littérature, de la philosophie, des sciences économiques, de la sociologie, de la psychologie, de la psychanalyse, de l’histoire et de l’anthropologie… Cela commence avec l’usage des mots : les économistes français n’aiment pas utiliser le terme « d’argent ». Ils préfèrent « monnaie » même quand il ne s’agit pas de celle qu’ils ont dans leur poche. En anglais la tâche est d’emblée plus facile : le seul terme de « money » convient très bien à tous.
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D’autre part l’idée que l’argent est au carrefour des contraires : il faut le penser et le vivre à la fois comme l’instrument de la raison, de la liberté individuelle et de la capacité d’entreprendre et comme l’instrument de l’aliénation, du fétichisme des choses, et de l’oppression. L’histoire semble s’emballer parfois dans un sens et parfois dans l’autre. Quel que soit le sens des excès, qu’ils concernent les individus ou la collectivité, les conséquences sont redoutables. Au bout du parcours de l’analyse des œuvres au programme, des synthèses et des dissertations proposées , c’est au fond à une leçon d’équilibre, de mesure, et de maitrise personnelles et sociales que sont conviés les étudiants.
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