L’Europe et les réfugiés – Stéphane Peltan
Ecoflash N° 321 – octobre 2017
La « crise des réfugiés » n’est pas la simple conséquence d’un choc exogène.
D’une part, l’ampleur du phénomène en Europe est à relativiser dans le temps et l’espace.
D’autre part, si les réticences actuelles à l’accueil de réfugiés, malgré ses conséquences positives à moyen et long termes pour le pays, peuvent s’expliquer par la myopie des acteurs et le coût d’accueil (problème du passager clandestin), un infléchissement restrictif est à l’œuvre depuis les années 1980.
Les règles d’accès sont plus strictes et la complexité croissante de la procédure bureaucratique a accentué le pouvoir discrétionnaire des agents de l’État. Dès lors, non seulement les demandes d’asile rejetées sont plus fréquentes, mais le demandeur vit une temporalité imposée et évidée par l’étirement de la procédure.