L’investissement public en France représente 3,2 % du PIB, ce qui place notre pays parmi les premiers investisseurs publics de l’Union européenne. De plus, les choix faits dans le cadre du pacte d’austérité visent à préserver l’investissement public, alors que celui-ci a été réduit dans d’autres pays européens. Il est donc pertinent de se poser la question de l’évaluation socio-économique (ESE) de ces investissements : il s’agit de comparer les gains pour l’économie (gains de temps professionnels, environnementaux…) avec les coûts collectifs induits, intergénérationnels par exemple. Si cette évaluation a été jusqu’à présent un exercice traditionnel dans le secteur des transports et de l’énergie, elle est devenue un impératif pour l’ensemble des investissements publics civils par la loi de programmation des finances publiques du 31 décembre 2012. Cette obligation légale d’évaluation de l’investissement public souligne le caractère, jugé crucial, de ce type d’investissement dans les théories de la croissance endogène. Au-delà de ce constat, la méthode d’évaluation d’un projet d’investissement public est la même que pour les investissements privés. Elle utilise les notions de « valeur actualisée nette » et de « taux de rendement interne » pour décider si l’Etat doit investir. Mais une approche strictement monétaire de cette méthode d’évaluation est problématique à cause de la nature hétérogène des bénéfices collectifs tirés et de l’horizon temporel pertinent à retenir pour un investissement public. Pour prendre en compte ces contraintes spécifiques, d’autre méthodes d’évaluation se développent actuellement. Une des évolutions majeures concerne le calcul du taux d’actualisation des investissements publics, actuellement revu à la baisse. De nouveaux indicateurs comme la valeur de « vie statistique » et « l’indice de la qualité de vie » sont désormais utilisés pour évaluer monétairement le surplus généré par un investissement public pour la collectivité.
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