La crise de 1929 – Anatomie d’une catastrophe financière

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La crise economique de 1929 Anatomie d une catastrophe financiere

John Kenneth Galbraith, très grand économiste américain et canadien (2m03) né en 1908, mort en 2006, a été conseiller des présidents Roosevelt, Kennedy et Johnson, professeur à Harvard, ambassadeur des USA en Inde. Economiste keynésien il s’est notamment spécialisé dans l’histoire la monnaie et de la finance (cf. « L’argent, d’où il vient et où il va »-1976 pour l’édition française) et des crises financières (cf. « Brève histoire de l’euphorie financière »- 1990 pour l’édition française), qu’il analyse en insistant tout particulièrement sur l’instabilité des marchés financiers et sur le rôle de la spéculation.

Son livre sur la crise de 1929 date de 1954. Son titre anglais était « The Great Crash ». Publié pour la 1ère fois en français en 1970, il a été réédité en 1988 après la crise boursière de 1987 augmenté d’une préface sur celle-ci et en 2008 après le début de la crise des subprimes.

Le livre est centré sur l’analyse du krach boursier américain de 1929, de la bulle financière qui l’a précédé et de ses conséquences. C’est un récit passionnant et instructif, plein d’humour, d’ironie mordante et de réflexions lucides sur les mécanismes économiques et les comportements humains. Pour John Kenneth Galbraith, alimentées par l’effet de levier du crédit, les bulles et les crises se nourrissent des politiques monétaires laxistes. Mais ce n’est pas celles qui peuvent à elles seules les expliquer. «  Il y a eut auparavant des époques et il y a eu depuis (la crise de 1929) de longues périodes où le crédit était abondant et bon marché, bien meilleur marché qu’en 1927 et où la spéculation se révèle négligeable  ». Selon lui, les crises financières et leur retour périodiques reflètentdes tendances lourdes : la chasse aux revenus sans efforts, la capacité de s’abandonner aux illusions, l’évasion massive de la réalité, les comportements moutonniers des financiers et leur « réticence à concéder que la fin est arrivée ». Le meilleur antidote aux crises serait donc finalement la mémoire que les gens ont des crises passées et de leurs effets négatifs. Plus la crise a été forte et plus la mémoire tient. Mais elle finit par s’estomper ne serait ce que du fait de l’arrivée de nouvelles générations et le risque s’accroît que prédomine à nouveau les facteurs de crise. En 1954, le but de ce livre était donc simplement de rafraîchir la mémoire de ses concitoyens sur une crise historique mais en train de s’oublier.

A la fin de l’ouvrage un bref chapitre traite des causes et des conséquences. Pourquoi cette crise financière a-t-elle été si catastrophique ? Pourquoi la « Grande crise » ? Selon John Kenneth Galbraith trouve l’explication dans cinq faiblesses économiques :

  • La répartition extrêmement inégale des revenus ;

  • La structure déficiente des sociétés générant notamment un risque constant de retour de flammes par le système du levier jouant en sens inverse » ;

  • Un mauvais système bancaire dans lequel, « une faillite en entraînait d’autres et s’étendait comme la chute des dominos » ;

  • L’état incertain de la balance commerciale américaine ;

  • L’insuffisance des connaissances économiques. John Kenneth Galbraith parle à ce sujet du « triomphe du dogme sur la pensée économique ». Et il constate : « il semble certain que les économistes et ceux qui donnaient des avis en matière économique vers la fin des années 20 se révélèrent presque toujours lamentables ».Le lecteur sera donc sans doute frappé par l’actualité de ce chapitre. Mais attention aux transpositions hâtives et aux identifications abusives. L’histoire ne repasse

John Kenneth Galbraith Petite bibliothèque Payot 2008

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