La dette publique – Précis d’économie citoyenne

la finance pour tous
La dette publique – Précis d’économie citoyenne

Cet ouvrage collectif regroupant plusieurs membres des « Économistes atterrés » – Éric Berr, Léo Charles, Arthur Jatteau, Jonathan Marie et Alban Pellegris –, arrive à point nommé ! Alors que l’état des finances publiques s’est fortement dégradé en France du fait de la pandémie de Covid-19, il fait, tout d’abord, le point sur de nombreuses idées reçues et contre-vérités circulant sur la dette publique.

Les auteurs montrent, par exemple, que la dette publique est loin de constituer un fardeau pour les générations futures. Cette vision oublie, en effet, que l’endettement public finance des investissements qui bénéficient à tous et que les administrations publiques possèdent, outre ce passif, un actif considérable. Autre exemple : les auteurs insistent sur les dangers que font peser les politiques d’austérité en temps de crise. Lorsque l’activité économique ralentit, la tentation est grande de vouloir rétablir l’équilibre des comptes publics. Or, une telle politique, si elle est menée trop tôt, a pour effet d’aggraver la crise…

Dans la deuxième partie de l’ouvrage, la plus novatrice, les auteurs avancent plusieurs propositions pour garantir une bonne gestion de la dette publique, sans avoir recours à des politiques d’austérité dont la crise des dettes souveraines en zone euro en 2010-2012 a montré les limites. L’opportunité d’annuler une partie de la dette française – celle détenue par la Banque centrale européenne (BCE) – est ainsi présentée. Pour sortir de la dépendance aux marchés financiers, les auteurs proposent, en outre, une réforme des traités européens permettant le financement direct des États par la Banque centrale. Ils prônent, enfin, une remise à plat du système fiscal le rendant plus progressif et davantage orienté vers la transition écologique. Si elles sont loin de faire consensus parmi les économistes, ces propositions ont le mérite de contribuer au débat public sur un thème aussi central que celui de la dette.

Éditions du Seuil
2021
224 pages
19 €