La course au profit nuit-elle à l’intérêt commun ?
4ème de couverture
La finance bouleverse continuellement le monde qui nous entoure. Aux yeux de certains, elle nourrit la croissance et est source de progrès, tandis que pour d’autres, elle creuse les inégalités et détruit la planète. Indiscutablement, elle modifie la place de l’Homme dans la société et est en train de façonner le XXIe siècle. Le premier tome de cette collection analyse le rôle exercé par l’argent au sein de notre société. Il répond à diverses questions. Faut-il proscrire la course aux profits ? L’argent n’en vient-il pas jusqu’à perturber notre relation aux autres ? Notre rapport à nous-mêmes ? Comment expliquer son effet psychologique, à la fois sur le plan social, mais aussi personnel ? On dit des Français qu’ils entretiennent un rapport unique, et tabou, à l’argent et à l’enrichissement. Quelle est cette particularité culturelle ? Et comment l’expliquer ? L’argent est-il devenu une dictature ? Telles sont les interrogations auxquelles ce livre s’efforce de répondre de manière limpide.
Ce qu’en pense La finance pour tous
Ça commençait mal. Arriva un jour au courrier, sans crier gare, un petit ouvrage au titre incertain « La finance au cœur de nos vies – La course au profit nuit-elle à l’intérêt commun ? » publié au « Tremplin des idées » par Jérôme Mathis qui semble être l’unique auteur référencé chez cet éditeur inconnu.
Bref, tout était suspect. Et tout reste un peu brouillon. Nous ne savons toujours pas exactement où veut en venir l’auteur, qui entend ne pas en rester là puisqu’il s’agit là du 1er tome d’une série.
Les Américains moins intéressés par ce qu’on fait de son argent que par la manière dont on le gagne
Mais nous avons eu plaisir à lire ce petit opus d’une centaine de pages. A plusieurs reprises nous avons opiné du bonnet. Par exemple quand l’auteur explique ce qui fait la différence entre les Américains et les Français dans leur rapport à l’argent : les premiers sont intéressés par ce qu’on fait de son argent, les seconds toujours soupçonneux sur « comment on le gagne ». Un Bill Gates n’est pas critiqué pour gagner trop d’argent, mais loué pour les bonnes actions dont peut s’enorgueillir sa fondation. Les Américains sont ainsi les grands champions de la philanthropie à la suite du milliardaire Carnegie pour qui « L’homme qui meurt riche meurt déshonoré ». La philanthropie joue aux Etats-Unis le rôle que joue l’Etat en France. Autre approche originale de l’auteur : l’argent était beaucoup plus au centre des civilisations anciennes comme en témoignent les pratiques de l’esclavage ou de la dot que dans nos démocraties modernes, qui ont au contraire exclu l’argent de certains champs d’activité (on exige des fonctionnaires qu’ils soient incorruptibles).
L’économie de marché, seule capable d’assurer la diffusion des inventions
Le cœur de ce court ouvrage est sans aucun doute la tentative faite par son auteur de justifier l’économie de marché. Le moteur de la recherche fondamentale peut être le désir d’être reconnu, et on peut trouver dans des économies socialistes autant de grands chercheurs que dans les économies capitalistes. Là où le marché fait la différence, c’est dans la diffusion des innovations car les responsabilités sont alors diluées et la récompense en argent est une source de motivation efficace. Même s’il déraille parfois – et c’est d’ailleurs par là que commence Jérôme Mathis – comme dans l’affaire du Daraprim où le jeu du marché a permis à un « requin de la finance de 32 ans » de faire monter en un jour de 5 400 % le prix d’un médicament contre la toxoplasmose. La notion de juste prix et la place de l’Etat seront, nous promet-on au cœur des réflexions à suivre.
Et pour qui veut connaître la position de l’auteur sur la vision de l’argent selon Jean-Luc Mélenchon… RDV à la fin de l’ouvrage. Il paraît que toutes les sensibilités politiques passeront à la moulinette du sens critique de Jérôme Mathis.