Les deux auteurs, connus pour leurs prises de positions tranchées et n’hésitant pas à affirmer leurs convictions (comme par exemple dans leur livre suivant, « Le négationnisme économique »), traitent de nombreuses questions liées au chômage.
Ils soutiennent par exemple que le travail ne se partage pas, et qu’il est illusoire, voire contre-productif, de vouloir réduire le chômage en diminuant le temps de travail ou la population active pour « laisser de la place » aux chômeurs. Selon eux, une grande quantité d’emplois sont créés et détruits chaque jour (environ 10 000) et ces fluctuations sont salutaires puisqu’elles permettent une réallocation du travail vers les secteurs les plus productifs. A ce titre, la recherche d’emploi doit être vue comme une activité en soi, ayant une grande importance économique et devant être rémunérée comme une activité à part entière. Ainsi, tenter de diminuer le chômage en protégeant toujours plus l’emploi conduirait simplement à freiner les gains de productivité, donc affaiblir l’économie dans son ensemble.
La question des salaires, de la formation ou des emplois aidés est également abordée à la lumière de travaux de recherche. Les auteurs ne cachent pas leurs convictions et, si l’on n’est pas nécessairement d’accord avec leurs conclusions, l’ouvrage a le mérite d’alimenter le débat en s’appuyant sur des études solides.
Pierre Cahuc et André Zylberberg
Editions Flammarion
224 pages
8 €
Paru en 2015