Votre argent a besoin de vous. Nos 15 recettes pour bien gérer votre patrimoine.
« Votre argent a besoin de vous » est un livre à visée pédagogique dont le titre donne le ton : la gestion du patrimoine est une activité sérieuse et nécessaire mais à tel point qu’il vaut mieux l’aborder de manière taquine et légère pour ne pas décourager les moins endurants d’en venir à bout ! François de Witt et Gyuri Nemes nous expliquent en quinze courts chapitres, agrémentés d’exemples chiffrés, de mises en situation et de clins d’œil, comment on peut épargner intelligemment. Ancien journaliste économique et financier François de Witt est président de Finansol, association visant à développer la pratique de l’épargne solidaire. Gyuri Nemes est un ancien banquier privé, fort de 35 ans d’expérience dans le conseil en gestion de patrimoine et qui apporte une expertise d’homme de terrain.
Les 4 règles d’or
Que l’on soit cadre d’une multinationale, médecin ou ouvrier du bâtiment, la gestion de l’argent est à la fois tabou et complexe si bien qu’on renonce à s’y intéresser. Pourtant, comme nous le rappellent d’entrée de jeu François de Witt et Gyuri Nemes, nous sommes tous concernés par l’épargne pour :
prévenir les coups durs de la vie (divorce, décès, santé),
régler nos gros achats (voiture, vacances),
accéder à la propriété de notre résidence,
financer l’éducation de nos enfants ou
organiser notre retraite ! Or dans bien des cas, « faute de connaissances et d’intérêt », nous mesurons mal nos besoins d’épargne ou nous souscrivons des produits d’épargne que nous ne comprenons pas.
Pour nous aider, les auteurs énoncent 4 règles d’or à observer scrupuleusement dans nos comportements d’épargne. Il s’agit de :
« bien vivre avec ses placements », c’est-à-dire ne pas investir en bourse si l’on est averse au risque ou ne pas choisir un placement de long terme si l’on n’est pas capable de garder son sang froid face aux fluctuations des marchés.
« garder la main ». S’endetter sur 25 ans pour acheter sa résidence principale ou transformer son capital retraite en rente viagère peut nous rendre tout à fait dépendant de notre banquier ou du marché selon notre situation et la nature du crédit que l’on choisit.
« maîtriser le calendrier ». Il s’agit d’éviter de se retrouver dans la situation frustrante où l’on doit vendre ses actions ou son bien immobilier alors que les prix sont au plus bas, en réalisant ainsi une perte.
« ne pas rester prisonnier d’un avantage fiscal ». C’est-à-dire qu’il faut garder en tête « qu’on n’investit pas pour économiser des impôts, mais pour gagner de l’argent à terme ». La défiscalisation est souvent une incitation dangereuse.
Une approche pratique !
L’intérêt de cet ouvrage est qu’il adopte une approche pratique de la gestion patrimoniale.
Le chapitre 2, consacré aux définitions et à l’explication de notions de mathématiques simples, est amusant et instructif. On y apprend à manier les pourcentages. «Un gain de 10 % ne suffit pas à combler une perte de 10 % ». On découvre que maîtriser la définition de la performance d’une action et celle du taux marginal d’imposition sont autant de pré-requis pour effectuer des choix d’épargne !
Analyses, alertes et conseils constituent l’essentiel de l’ouvrage. C’est en quelque sorte le « Guide du Routard » de l’épargnant. Selon les auteurs, l’assurance-vie est le meilleur choix d’épargne. Celle-ci respecte les 4 « règles d’or » énoncées au départ, offre une protection contre le risque boursier, une souplesse d’alimentation, laisse à l’épargnant le choix des produits et un avantage fiscal. Ils nous confirment que l’investissement dans la pierre est intéressant car l’immobilier a tendance à s’apprécier mais attention! Les loyers perçus sont fortement taxés et on risque de ne plus maîtriser le calendrier (en cas de bulle spéculative par exemple). Ils nous avertissent qu’une bonne partie des plans épargne-retraite (Pere, Perp et Madelin) « ficèlent leur souscripteur » car ils sont de long terme et leur capital retraite est rationné et fortement taxé dans la phase de retrait.
Cet ouvrage nous introduit enfin à l’épargne solidaire plus méconnue et axée sur le profit environnemental et social plutôt que financier. Elle consiste à investir dans des activités à fort impact social et environnemental et/ou à partager le rendement de ses investissements. Ces activités sont par exemple des programmes de retour à l’emploi, de prise en charge des seniors ou des programmes utilisant des énergies renouvelables ou prônant le tri sélectif. L’épargne solidaire redonne un sens du collectif à la finance.
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François de Witt, Gyuri Nemes François Bourin éditeur Mars 2011, 190 pages
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