Question
Qu’est-ce que le « plafond de verre » ? Et comment le mesure-t-on ?
Par Latifa
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Qu’est-ce que le « plafond de verre » ? Et comment le mesure-t-on ?
Par Latifa
L’expression « plafond de verre » renvoie, dans son sens originel, à l’ensemble des barrières, le plus souvent invisibles, empêchant les femmes d’accéder à des postes à responsabilité. Elle désigne, aujourd’hui dans le langage courant, tout type de « plafonds », c’est-à-dire de limites supérieures rencontrées, par exemple dans la fréquentation d’un site internet, les suffrages recueillis par un parti politique, etc. Nous nous concentrons dans la suite de notre réponse sur le sens originel de l’expression.
Le plafond de verre constitue donc une composante des inégalités entre les hommes et les femmes. Il s’explique par de nombreux facteurs : stéréotypes de genre, sexisme, préférences pour la similarité – les dirigeants déjà en place, majoritairement des hommes, peuvent préférer travailler avec des hommes –, interruptions de carrières (par exemple, la maternité), etc.
Il n’existe pas d’indicateur unique permettant de mesurer l’ampleur du plafond de verre en France. Différentes données disponibles permettent, toutefois, d’en saisir la portée : elles montrent la sous-représentation des femmes dans les postes à responsabilité.
Selon l’INSEE, les femmes ne représentent, en effet, en 2019, que 21 % des dirigeants salariés, 39 % des dirigeants non-salariés et 26 % des cadres dirigeants, alors qu’elles constituent environ la moitié des salariés dans le secteur privé. Le constat est similaire pour la fonction publique : les femmes comptent pour 63 % des emplois, mais n’occupent que 42 % des emplois de direction. Pour les postes à très haute responsabilité, la sous-représentation des femmes est encore plus marquée. Selon l’Observatoire Skema de la féminisation des entreprises, les femmes n’occupent, en 2022, que 3 des postes de Président et/ou Directeur Général des entreprises du CAC 40, soit 3,75 %.
Afin de lutter contre ce phénomène de plafond de verre, plusieurs lois ont été, récemment, adoptées en France. Ainsi, la loi Copé-Zimmermann de 2011 oblige les entreprises de plus de 500 salariés, cotées ou non en Bourse, et les entreprises moyennes de compter au moins 40 % de femmes dans les conseils d’administration. En outre, la loi Avenir Professionnel de 2018 a introduit l’obligation pour toutes les entreprises de plus de 250 salariés de calculer et de publier un index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, sous peine de sanctions financières. Cette obligation concerne désormais toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Enfin, la loi Rixain de 2021 imposera à partir de mars 2026 aux entreprises comptant plus de 1 000 salariés un quota de 30 % de femmes parmi les cadres dirigeants. Ce taux passera à 40 % en mars 2029.
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