Qu’est-ce que le latte factor ?

Réponse

L’expression latte factor (littéralement, le facteur « café au lait » en français) est due à David Bach. Dans un livre éponyme paru en 2019, il cherche à montrer que les « petites sommes d’argent que l’on dépense peuvent se transformer en une fortune ».
En effet, pour D. Bach, éviter des dépenses du quotidien d’un montant faible, qui les rendent « presque invisibles », est aussi utile pour se constituer une épargne que limiter les gros achats. Pour illustrer son approche, il prend l’exemple du latte, acheté à l’extérieur avant de se rendre au bureau. Alors qu’une telle dépense ne s’élève qu’à quelques euros par jour, elle finit par peser lourd dans le budget si elle est répétée de manière régulière.

Bach donne l’exemple chiffré suivant : supposons qu’une personne cesse de consommer un latte par jour, coûtant 5 dollars et qu’elle investisse les sommes économisées dans un placement rapportant 10 % par an. En l’espace de 40 années, la somme totale accumulée sera proche du million de dollars.

L’approche de D. Bach est fortement critiquable. Elle suggère, en effet, qu’il « suffit » de se priver d’un café par jour pour devenir, à terme, millionnaire, ce qui est peu probable. De plus, elle laisse penser que les ménages les plus modestes éprouvent des difficultés à constituer une épargne de précaution, en raison de ces petites dépenses « de luxe » du quotidien. Enfin, les données retenues par D. Bach – notamment un taux de rendement de l’épargne de 10 % – sont loin d’être réalistes.

La métaphore du latte factor permet, toutefois, de mettre en lumière le fait qu’économiser quelques euros de façon périodique peut transformer de petites économies inattendues en un coussin financier non négligeable.

Prenons l’exemple d’une personne économisant 2 euros par jour travaillé, soit 500 euros par an (on retient 250 jours de travail par an pour simplifier). Supposons que les sommes économisées soient placées et rémunérées à hauteur de 3 % par an. L’épargne accumulée sera de près de 6 000 euros au bout d’une dizaine d’années et de quasiment 40 000 euros après 40 ans. Pas de quoi devenir millionnaire donc, mais suffisant pour affronter quelques imprévus.