« Request to pay » : modalités de fonctionnement
Le fournisseur (créancier) envoie la requête standardisée de demande de paiement (qui inclut les références de la facture mais aussi l’IBAN du créancier) par messagerie. Ensuite, le client (le débiteur) la valide et choisit d’éventuelles options (paiement fractionné, date de paiement ultérieure…) et le virement est initié, qu’il soit de type classique (virement SEPA) ou instantané (« Instant payment »).
Cela rétablit donc un lien direct entre le client et le fournisseur. Aujourd’hui, le virement simple complique la tâche des comptables dans les entreprises car il faut faire le lien entre la facture et le paiement (on ne peut généralement pas renseigner le numéro de la facture dans le virement). Et le paiement par carte est coûteux pour les créanciers (0,2 à 0,3 % de commission).
Au regard de ces inconvénients, les avantages de cette requête de paiement sont multiples :
- pas besoin de nouvelle saisie des données du créancier, ni de références…
- réconciliation comptable facilitée entre facture et paiement ;
- délais de paiement réduits et moins de relances clients ;
- moins d’impayés et de litiges ;
- pas de commissions de cartes ni de limites de plafonds cartes.
Les cas d’usage du « request to pay » (requête de paiement)
Ils sont nombreux dans des échanges de type BtoB (« Business to Business » – entre entreprises), BtoC (« Business to Consumer » – entre une entreprise et un particulier), CtoC (« Consumer to Consumer » ou PtoP – « Peer to Peer » – entre particuliers) ou même lorsque l’un des deux intervenants est une administration.
- le paiement de biens ou de services en ligne ou non (exemple d’une prestation de services à la personne payée ainsi via un smartphone en substitution d’espèces ou de chèque) ;
- la facturation électronique : paiements de factures téléphoniques, de loyers… sans passer par le prélèvement qui ne permet pas au débiteur de choisir sa date de paiement et peut générer des découverts ;
- le paiement de personne à personne ;
- le recouvrement de taxes et le versement d’aides.
Dans les cas de paiement de personne à personne et dans de nombreux cas de paiement de biens ou de services, le recours au paiement instantané semble indispensable pour garantir la bonne fin de la transaction. En revanche, dans le cas du paiement de facture, un virement SEPA classique, moins coûteux, est tout à fait adapté.
« Request to pay » : calendrier de déploiement prévisionnel
Le conseil européen des paiements (EPC) a publié le descriptif technique de ce SEPA-RTP en novembre 2020, s’appuyant sur la norme de messagerie ISO 20022 pour une application à compter du 15 juin 2021.
Les estimations actuelles envisagent un déploiement de ce nouvel outil de paiement en 2022. L’implication de toutes les banques est à confirmer, notamment du fait que le modèle économique reste à trouver pour elles (avec la disparition de la commission d’interchange, perçue dans le cas de paiements par cartes).
L’adoption de ce nouveau service semble probable du fait que :
- il constitue une solution standardisée sur le périmètre européen ;
- il se substituera dans la zone SEPA à des initiatives locales voisines comme en France celle développée par SEPAmail ou celles de fintechs comme Lydia ou Pumpkin ;
- le Royaume-Uni a déjà mis en place une telle solution, qui a permis de repérer les points clés restant à améliorer (dont les dispositifs d’authentification) ;
- le prestataire de services Worldline a déjà mis en place des services similaires sur ses plateformes.
Il reste aussi à préciser le niveau de facturation aux utilisateurs de ce nouveau service.
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