Changement et évolution dans le monde des néobanques

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Les néobanques (Revolut, N26, Qonto, Bunq…) bouleversent le monde de la finance traditionnelle. Ce sont des banques en ligne, issues du numérique, qui proposent des services bancaires, classiques ou innovants, souvent à coûts réduits par rapport aux banques traditionnelles.

Néobanques : apparition de nouveaux acteurs et disparition d’autres

Depuis les 10 dernières années, il y a eu beaucoup de mouvement dans le milieu des banques en ligne. De nouveaux acteurs comme Nickel, N26 ou Bunq ont fait leur apparition là où d’autres comme Orange Bank, filiale de l’opérateur télécom, a vu son aventure se terminer en 2020 après 3 ans d’existence. Une situation similaire à celle de C-Zam, la solution bancaire du groupe Carrefour, stoppée la même année. On peut également citer le retrait d’ING Banque (Groupe ING) du marché français.

Néanmoins, cela ne témoigne pas d’une baisse d’intérêt pour ces services, au contraire. Dans une revue de 2022, l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), organisme de tutelle du secteur financier français, dénombre 16 millions de clients en France pour les banques en ligne en 2020, un chiffre qui a doublé par rapport à 2018. On apprend aussi que 35% des comptes courants ouverts en 2020 l’avaient été via une plateforme en ligne. Dans cette même revue l’ACPR relève aussi que les banques en lignes multiplient les partenariats souvent avec des acteurs bancaires classiques afin de diversifier leur offre et d’attirer plus de clients potentiels. On comprend donc que ce milieu est en plein développement.

Qui sont les clients des néobanques ?

Les clients de néobanques sont majoritairement des hommes : Ipsos les estime à 61 % dans  une étude sur ces banques en 2023.

On peut y lire que 70 % des clients ont moins de 45 ans, et la moitié font partie de la catégorie des cadres supérieurs et professions intermédiaires. Ce sont donc les jeunes qui sont le public type des néobanques, en particulier ceux habitant dans de grandes villes.

Pourquoi ouvrir un compte dans une néobanque ?

Les raisons les plus citées qui poussent ces personnes à ouvrir un compte dans une néobanque sont le prix attractif, les primes de bienvenue et le parrainage, et l’ouverture immédiate de compte. Pour la grande majorité, les clients des néobanques ont un compte dans une seule d’entre elles. Cependant, seulement 37 % des clients de ces banques utilisent exclusivement leur carte de néobanque. Cela met en lumière la dualité qui s’opère entre les banques traditionnelles et les néobanques. Les usagers qui ont un compte dans une néobanque s’en servent en parallèle de leur compte dans une banque classique. Ce comportement met en lumière l’attachement encore fort qu’ont les Français pour leur banque traditionnelle.

Qu’est-ce qu’une néobanques ?

Il existe deux grandes catégories de banques en ligne. Tout d’abord, celles créées (ou rachetées) par les grandes banques traditionnelles, comme Hello Bank! de la BNP, BforBank du Crédit Agricole, BoursoBank, détenue à 100 % par la Société Générale, ou Ma French Bank de la Banque Postale. Cette liste est non-exhaustive.

Dans l’autre catégorie, on retrouve les néobanques indépendantes, startups de la finance comme N26 et Revolut (respectivement d’origine allemande et britannique).

Pour avoir le droit de s’appeler banque ou néobanque, il faut être un établissement de crédit

Dans sa revue d’avril 2021, l’ACPR rappelle que le terme banque – et par là de néobanque – ne peut être attribué qu’à des établissements de crédit. Pour recueillir des fonds du public et accorder des crédits, il faut obtenir un « agrément » délivré par la BCE, sur proposition de l’autorité de supervision nationale, pour la France l’ACPR, qui instruira le dossier. 

Le Code Monétaire et Financier (dans son article L511-8) prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 375 000 euros d’amende et 3 ans d’emprisonnement en cas de contravention.

Ceci permet de distinguer les néobanques des autres fintechs qui ne sont que des prestataires de services de paiement n’ayant pas cet agrément d’établissement de crédit, mais qui disposent uniquement de celui d’établissement de paiement ou d’établissement de monnaie électronique.

La frontière est souvent délicate à tracer car certaines fintechs, lancées comme établissements de paiement, ont obtenu ultérieurement un agrément d’établissement de crédit, parfois à l’étranger, en bénéficiant du passeport de reconnaissance mutuelle au sein de l’Union Européenne (comme N26). On voit d’ailleurs souvent, par abus de langage, des établissements de paiement être appelés néobanques.

Ces nouveaux acteurs de la finance se positionnent donc comme substitut à une banque traditionnelle en proposant une carte bancaire (physique ou non), un compte en ligne (via Internet et une application sur smartphone) et parfois même des crédits à la consommation, des placements etc. Suite à la loi Macron, facilitant le changement de banque, ces néobanques connaissent une croissance sans précédent et accueillent de plus en plus de clients.

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Avantage des néobanques : une ouverture de compte rapide et une utilisation « presque gratuite »

Les néobanques ont cet avantage : avec un smartphone ou un ordinateur, il est possible d’ouvrir un compte en seulement quelques minutes. Peu de documents sont requis mais la plupart demandent au minimum un papier d’identité et une photo, il faut parfois ajouter une deuxième pièce d’identité voire un justificatif de domicile. La simplicité d’ouverture du compte est un facteur clef. Le compte sera instantanément ouvert en ligne et l’utilisateur recevra gratuitement ou avec des frais limités sa carte bancaire quelques jours plus tard chez lui

Le succès des néobanques est également dû aux faibles coûts de fonctionnement. Ces établissements ne sont pas aussi importants que les banques traditionnelles, elles n’ont pas autant de collaborateurs, pas d’agences physiques et leurs charges sont relativement faibles. Toutes les solutions en ligne, qu’elles soient des établissements de crédit ou non, revendiquent leur simplicité, leur faible coût, la rapidité des opérations, et l’autonomie qu’elles procurent. La plupart utilisent la technologies NFC pour proposer des cartes entièrement dématérialisées et que l’on peut donc obtenir en quelques minutes seulement.

Toutefois, malgré des services parfois gratuits, les opérations sont limitées.

Par exemple, vous ne pourrez effectuer qu’un certain nombre de retraits sans frais par mois et vous n’aurez pas la possibilité d’ouvrir des sous-comptes.

Pour avoir accès à plus d’options, il faudra passer à des offres payantes. Bien que les néobanques soient réputées pour leur faible coût, il est recommandé de bien faire le comparatif avec des offres plus « classiques » afin de ne pas payer plus cher que nécessaire.

Ces nouveaux établissements ne proposent pas de conseillers individuels, les clients peuvent tout piloter depuis l’application mobile. S’il s’agit d’augmenter un plafond, de gérer ses comptes, de souscrire un crédit à la consommation, tout se fait depuis son smartphone ou sur internet et en seulement quelques secondes !

Néobanques : des établissements versatiles

La majorité des néobanques ou établissements de paiement en ligne proposent d’autres services en dehors des simples comptes de dépôt et moyen de paiement. Revolut, N26, Sumeria (anciennement Lydia) et Bunq proposent des comptes d’investissement afin de pouvoir échanger des actions, obligations, devises, ETF, et autres produits dérivés. Revolut et N26 proposent des prêts bancaires grâce à leur agrément d’établissements de paiement. Sumeria propose des micro-crédits allant jusqu’à 1500 euros, grâce à un partenariat avec FLOA Bank, une filiale de la BNP Paribas qui possède la qualité d’établissement de crédit. Il y a aussi Qonto, une startup française entièrement centrée sur les professionnels. De fait, le secteur professionnel voit de plus en plus d’offre en ligne disponible apparaitre.

A noter qu’il existe également de plus en plus de plateformes spécialisées dans le trading ou boursicotage, proposant actions, obligations, ETF, cryptos et autres produits dérivés. Certaines proposent des cartes de paiement en service secondaire, comme Trade Republic.

Inconvénients des néobanques : attention aux découverts et aux frais de retrait

Le monde des néobanques n’est pas totalement rose et la facilité d’accès recèle certaines contraintes qu’il ne faut pas oublier lorsque de la création de son compte.

Quelques néobanques autorisent les découverts, l’émission et l’encaissement des chèques. Mais ce n’est pas le cas de toutes. Dans ce cas, les paiements sont à vérification instantanée, le solde étant vérifié à chaque paiement.

Il est parfois impossible d’encaisser un chèque sur son compte en ligne. Cela est donc toujours utile d’avoir un compte auprès d’une banque traditionnelle pour ce genre d’opération, pour disposer d’un chéquier ou pour obtenir un crédit immobilier.

Pour proposer des facilités de paiement à leurs clients, les néobanques s’allient parfois à des partenaires tels que des plateformes de prêts entre et aux particuliers. Par exemple, N26 est partenaire de Younited Credit.

L’absence de conseiller a ses vertus (grande liberté pour l’utilisateur qui peut tout contrôler depuis son smartphone) mais également ses inconvénients, notamment quand on a une demande spécifique et engageante (crédit par exemple) ou des difficultés, les services clients étant parfois difficiles à joindre par téléphone voire par courrier.

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Rester vigilant concernant les comptes de trading

Ceux-ci proposent de nombreux types d’investissement, dont certains très risqués ! Aucune garantie en cas de perte importante de valeur des actifs financiers n’est prévue, soyez donc averti. De plus, toutes les néobanques ne prennent pas en charge les déclarations concernant les plus-values effectuées. Vous devez alors vous-même calculer vos plus-values et les déclarer au fisc.

Il faut déclarer à l’administration fiscale les comptes des néobanques situées à l’étranger

Toute personne domiciliée en France qui ouvre, utilise ou clôture un compte ouvert hors de France auprès d’un établissement bancaire a l’obligation de le déclarer auprès de l’administration fiscale. La déclaration se fait en même temps que la déclaration des revenus de l’année. Une amende de 1 500 € par compte non déclaré est applicable, ainsi qu’une taxation des avoirs portés sur le compte !

À noter que pour les néobanques étrangères, quelques discriminations sont encore constatées auprès de commerçants du fait que l’IBAN fourni n’est pas français.

Les néobanques : pas toujours rentables

Autrement que d’évoquer les structures et services proposés par les néobanques, il est tout aussi intéressant de regarder leurs résultats financiers.

Dans un rapport de l’ACPR nommé « Des néobanques en quête de rentabilité » paru en 2020, nous pouvons lire que la plupart des néobanques peinent à atteindre le seuil de rentabilité. Même si les néobanques ont un faible coût de fonctionnement, elles ont aussi de faibles revenus. Afin d’attirer de nouveaux clients, elles n’hésitent pas à proposer des primes pour l’ouverture d’un compte, ou des avantages ou parrains de nouveaux clients.

Concernant les coûts de fonctionnement, même si les néobanques n’ont pas d’agences, les frais pour maintenir des systèmes en ligne performants et sécurisés sont importants. De plus, elles n’appliquent souvent pas de frais de tenue de compte, ce qui les prive d’un certain revenu. Néanmoins, les chiffres tendent à se rapprocher de la rentabilité pour la plupart de ces banques nouvelles générations. Il faut aussi tenir compte du fait que les néobanques appartenant à des banques traditionnelles ne sont pas à la recherche d’une rentabilité rapide. Elles peuvent se permettre des stratégies commerciales très agressives, afin de capter des parts de marché.

Les néobanques indépendantes (souvent des fintechs), utilisent des levées de fonds régulières pour augmenter leur capital. Cela leur permet de conserver des politiques commerciales très attractives. De fait, certaines d’entre elles pourraient déjà être rentables si elles le voulaient, mais elles préfèrent essayer de capter encore plus de client.

Un objectif pour toutes ces banques est aussi de rendre leurs clients actifs. De fait, beaucoup de personnes ont des comptes dans des banques en ligne mais s’en servent très peu. La mission des néobanques est de les inciter à plus utiliser leurs comptes en ligne et d’y faire transiter plus d’argent. Ce milieu est encore très mouvant et de nouveaux acteurs feront sans doute leur entrée dans le marché. Il sera très instructif de suivre leur parcours et de voir si les usages des clients évoluent avec le temps.

    10 commentaires sur “Changement et évolution dans le monde des néobanques”
    1. erreur dans l’article. Ma french bank n’a pas subi de rachat apres creation. Ma french bank etait dès le depart un projet de la banque postale.

      1. Bonjour,
        Nous vous remercions de l’intérêt porté à notre article. La formulation de notre phrase a conduit à une interprétation malheureuse. Le rachat de l’établissement de paiement par une banque concerne effectivement uniquement Nickel, et non MaFrenchBank, banque en ligne de La Banque Postale. Cet article va faire l’objet d’une prochaine mise à jour, pour tenir compte des nombreuses évolutions de ce secteur.
        Meilleures salutations.
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    2. Est-ce que les neobanques ont les mêmes obligations en terme de sécurité comme par exemple une authentification forte lors des achats sur internet même avec une carte bancaire virtuelle ?

      1. Bonjour,
        En principe, les établissements de paiement ou de monnaie électronique, comme les banques traditionnelles, doivent mettre en place dune procédure d’authentification forte pour les opérations en ligne.
        Meilleures salutations.
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    3. Et en cas de fraude à la carte bancaire, quelle est la réglementation qui s’applique, celle du pays de la banque comme N26, celle de la France ou celle de l’Europe ? Cdlt

      1. Bonjour,
        Vous devez vous adresser à l’établissement de crédit directement, via son site internet. En cas de doute sur la légalité de l’offre proposée, vous devez vérifier si le professionnel est légalement immatriculé, auprès de l’ACPR, autorité de contrôle (https://acpr.banque-france.fr/proteger-la-clientele/vous-etes-un-particulier/verifier-si-un-professionnel-est-agree-immatricule ).
        Meilleures salutations
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    4. ces neobanques prennent de plus en plus de place. ce que je deplore est le opacité et la transparence de ces dites banques. a savoir dans mon cas je dois fouiner sur le site ou le web pour savoir si licence bancaire ou pas, qui est la banque de cantonnement, fonds garantie ou pas, la tete de l IBAN Fr, de …, localisation du siege, etc… laisser son argent dans un bazar comme cela ca me parait irresponsable. a cela vous rajoutez l explosion de la zone euro …

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