Le prix des obligations
Si vous achetez des obligations en bourse, vous devrez vous prêter à une certaine gymnastique intellectuelle, car leur mode d’acquisition est spécifique. Le prix d’une obligation s’adapte en effet en permanence au niveau des taux d’intérêt des marchés financiers sur des durées équivalentes, afin que tous les titres de même durée servent un même taux.
Prenons un exemple simple : une obligation d’une valeur de 100 euros est émise avec un taux d’intérêt annuel de 5 % pendant dix ans, soit un coupon de 5 euros par an. Si les taux d’intérêt montent à 10 % le jour où vous achetez l’obligation, schématiquement vous la paierez seulement 50 euros, car son prix aura été ajusté de telle sorte que les cinq euros de coupon correspondent au taux du moment (50 euros X 10 % = 5 euros).
A l’inverse, si les taux diminuent à 3 %, le prix de l’obligation aura monté à 166 euros : ainsi, les cinq euros de son coupon correspondront bien à un taux de 3 % (166 X 3 % = 5 euros). Dans la réalité, cet impact est amoindri par le temps. Au fur et à mesure qu’une obligation se rapproche de la date d’échéance, elle est de moins en moins sensible aux évolutions des taux.
La valeur d’une obligation cotée est toujours exprimée en « pourcentage » de son nominal, hors coupon couru (c’est-à-dire sans tenir compte de la partie du coupon qui sera détachée). Il faut donc effectuer des calculs précis pour savoir combien de titres acheter en fonction de la somme que vous êtes prêt à investir.
D’autres façons de détenir des obligations
Si vous craignez de ne pas prendre les bonnes décisions, n’achetez pas d’obligations en direct, et préférez les produits collectifs (OPC) comme les Sicav et Fonds communs de placement obligataires. Ils vous libèrent de tout souci de gestion et permettent d’accéder à une large diversification qui diminue les risques. A la différence d’une stratégie de conservation des obligations à échéance, les gérants réalisent souvent de nombreux arbitrages en fonction de leurs anticipations. Mais leur valeur (on parle de valeur liquidative) peut baisser. En effet, ce qu’on comptabilise dans un fonds, c’est la valeur des obligations, qui baisse quand les taux montent. Il existe deux types d’OPC : ceux qui distribuent des revenus (généralement tous les mois ou tous les trimestres) et ceux qui capitalisent.
De même, si vous possédez un contrat d’assurance vie avec un fonds en euros, votre capital est alors majoritairement investi en obligations (de 80 % à près de 100 % selon les compagnies d’assurance) et notamment en obligations d’État, qu’il s’agisse de l’État français (on parle alors d’OAT – voir plus bas) ou d’autres États européens.
Ici, vous ne subissez aucune perte en capital car l’assureur vous garantit la progression de votre épargne pendant toute la durée de détention des parts du fonds en euros.
Des OAT accessibles à tous
Alors que les obligations sont parfois difficilement accessibles aux particuliers, car prises d’assaut par les gérants des fonds collectifs et les investisseurs institutionnels, l’État a décidé de faciliter l’accès à ses titres d’emprunt phare : les OAT. Depuis janvier 2006, un véritable marché secondaire des OAT a été mis en place sur NYSE-Euronext, doté de mécanismes permettant aux acheteurs individuels d’acheter ou de vendre facilement les OAT, quelle que soit la taille de leurs ordres. Grâce à l’engagement d’établissements financiers teneurs de marché, la liquidité y est assurée et les investisseurs peuvent toujours trouver un prix auquel acheter ou vendre les OAT. Plusieurs types d’OAT sont ainsi accessibles : les classiques OAT à taux fixe, celles qui sont indexées à l’inflation, mais aussi des OAT de capitalisation, qui remboursent au terme le capital et le cumul des intérêts.
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