Investir dans le vin : achat de bouteilles
Se constituer une cave demande de la persévérance, du flair et quelques deniers. Pour entamer une « belle collection » de bouteilles, il vous faudra investir entre 3 000 et 5 000 € et réinvestir en moyenne 250 à 300 €/an pour reconstituer la « cave de vos rêves ».
Pour répartir les risques, il est nécessaire de diversifier vos achats (régions de production, vins à boire, vins de garde, prix d’achat, millésime…).
Comment faire pour investir dans le vin ?
La chasse aux bonnes bouteilles peut se faire dans le cadre de foires aux vins. Souvent bien approvisionnées, ces grandes braderies offrent des prix très compétitifs et quelques grands crus exceptionnels, en petite quantité.
Vous avez également la possibilité de trouver votre bonheur auprès de petits propriétaires, de cavistes ou de négociants régionaux. Une bonne connaissance des terroirs, des conditions et années de production est essentielle. Des guides spécialisés et des échanges réguliers avec des professionnels vous faciliteront la tâche.
Il y a également les ventes aux enchères. Annoncées dans des revues spécialisées comme La Gazette de l’Hôtel Drouot, ces ventes proviennent de successions ou de stocks de cavistes. N’oubliez pas qu’au prix adjugé, vous serez redevable d’une commission de l’ordre de 20 % du prix de vente.
Quel vin va prendre de la valeur ?
En fonction du millésime, du type de vin, de son prix, vous pouvez réaliser de belles plus-values au bout de 10 à 15 ans à condition que vos vins soient dans un parfait état de conservation.
Les groupements fonciers viticoles (GFV) : la vigne-papier
Autre moyen d’investir dans le vin, l’achat de parts d’un groupement foncier viticole. Le prix des parts varie en fonction du vignoble autour de 5000 € en moyenne. Elles peuvent vous rapporter entre 2 % à 3 % par an.
De plus, la valeur de ces parts s’apprécie régulièrement. La rémunération des actionnaires se fait sous forme de dividende ou en « bouteilles ». La liquidité de ces parts est faible car il n’y a pas de marché secondaire.
En matière fiscale, vous serez imposé au titre des revenus fonciers dans le cadre du régime du microfoncier ou imposable après déduction des frais réels. Une partie des sommes perçues peut être considérée comme des revenus financiers et donc soumise à l’impôt sur le revenu. Pour l’IFI, les parts sont exonérées à 75 % dans la limite de 101 897 €, puis 50 % au-delà.
L’investissement sous forme de fonds commun de placement (FCP)
Un nouveau type de support financier est apparu plus récemment. Il s’agit des fonds communs de placement dont les actifs sont majoritairement investis dans le vin et plus particulièrement dans les grands crus français et internationaux.
Les vins sont sélectionnés sur la base de critères spécifiques (zone géographique, qualités œnologiques, …) et sont négociés auprès d’une plate-forme de référence et de négociants reconnus.
Moins par passion que pour diversifier ses actifs financiers, ce type de produit est réservé aux amateurs avertis.
L’investissement dans un domaine viticole
S’engager dans un tel projet réclame des fonds importants, une bonne connaissance en matière de gestion et la capacité à s’entourer de professionnels pour développer l’exploitation du domaine.
Le prix d’acquisition d’un vignoble se situe autour d’un million d’euros. Prix auquel il faut ajouter l’aménagement des bâtiments techniques, leur entretien et la constitution d’un fonds de trésorerie pour assurer le fonctionnement régulier du domaine viticole. Cette majoration se situe entre 800 000 et 1 million d’euros.
La réussite d’une telle entreprise passe par un solide montage financier, une sélection attentive du terroir, une excellente maitrise du processus de production et un investissement humain important. Développer un domaine viticole est aussi un investissement personnel de tous les instants ! En réalité il s’agit davantage de reconversion que d’investissement…
Fiscalité des investissements viticoles
Fiscalité de la « vigne-papier »
Vous serez imposé au titre des revenus fonciers dans le cadre du régime du microfoncier ou imposable après déduction des frais réels. Une partie des sommes perçues peut être considérée comme des revenus financiers et donc soumise à l’impôt sur le revenu. Pour l’IFI, les parts sont exonérées à 75 % dans la limite de 101 897 €, puis 50 % au-delà.
Fiscalité des « FCP vin »
Selon le principe de la transparence fiscale, ce type de FCP est émis sous la forme d’action ou d’obligation. Dès lors, c’est la fiscalité propre à chacun de ses produits (action – obligation) qui s’applique.
Investir dans le vin : Attention aux arnaques !
De nombreuses offres frauduleuses sont régulièrement proposées aux épargnants sur Internet, et notamment des propositions d’investissement dans le vin. Restez très vigilants face à des propositions de rendement trop élevés !
Avant d’investir, posez-vous les bonnes questions et consultez Amf Protect Epargne, qui vous permet d’accéder en temps réel à la liste des acteurs non autorisés (par catégorie) régulièrement mise à jour par le régulateur.
Bonjour
je vous remercie pour cet article passionnant, très complet et très riche en informations.
Le vin est un monde en soi, issu d’une famille de viticulteurs en bordelais je sais de quoi je parle 😉
Nous faisions du vin blanc liquoreux, c’était très à la mode à une époque et très apprécié, malheureusement le marché français pour ce genre de vins n’a pas tenu, les modes ont changées.
Il y a eu des tentatives de cocktails (parfois réussis !) mais sans succès outre mesure.
Maintenant, question investissement :
effectivement beaucoup de « miroirs aux alouettes » et beaucoup de belles promesses.
Amateur éclairé, je sais qu’un vin à des fluctuations en valeurs et qu’une rentabilité ne peut être pensée que sur du long terme
On ne peut pas croire que les « coups de fusils » soient possibles à chaque fois, que ce qu’on a dans nos caves va devenir par coup de baguette magique un placement facile sur 1,2,6 mois.
Les bouteilles ne se transforment pas en lingots par magie !
Et … investir dans des bouteilles physiques… pourquoi pas …mais le vin est produit issu d’un travail noble, dur, très contraignant, fait en général par des passionnés et surtout fait pour être déguster.
Encore une fois, issu d’une famille de viticulteurs, j’ai beaucoup travaillé dans les vignes et j’ai aussi vu beaucoup de bouteilles mal ou trop vieillir dans la cave de mon grand-père qui attendait « la bonne occasion » pour l’ouvrir sans jamais celle-ci ne se présente .
Mes grands parents avaient des amis à la Mission Haut Brion, chez Yquem etc.
J’ai eu l’occasion lors d’un repas de Noël de boire du Yquem 1924 et 1946.
Combien vaudraient ces bouteilles aujourd’hui ??
Finalement .. peu importe !
Le souvenir est toujours là, c’était splendide, unique.
Aucun regret (de toute façon ce n’étaient pas mes bouteilles) car le vin est avant fait pour être partagé entre amis ou en famille.
En attendant, je vous souhaite à tous un bon investissement mais aussi de belles dégustations !
Olivier