Boris Johnson : le pari gagné
Suite aux blocages politiques entourant le Brexit, Boris Johnson, Premier ministre britannique sortant, avait décidé d’organiser des élections anticipées le 12 décembre.
Selon les dernières estimations, les conservateurs ont remporté la majorité (55,85 %) des sièges à la Chambre des communes, loin devant les travaillistes qui réalisent une contre-performance avec seulement 31,23 % des sièges. Le leader conservateur Boris Johnson conserve ainsi son poste de Premier ministre.
Le thème central de la campagne était le Brexit, que Boris Johnson avait promis de mener rapidement à son terme s’il gagnait les élections. Avec sa large victoire, il est probable que le Royaume-Uni quittera effectivement l’Union Européenne le 31 janvier 2020. Reste à connaître les modalités exactes de cette sortie.
Le parti indépendantiste écossais du Scottish National Party réalise un score élevé avec 7,38 % des sièges, et arrive en tête dans pratiquement toute l’Écosse. Alors que les Écossais sont majoritairement pro-européens, le Brexit pourrait renforcer les velléités indépendantistes de l’Écosse.
Le Brexit, oui mais lequel ?
Depuis le référendum du 23 juin 2016, la sortie effective de l’Union européenne a été repoussée à plusieurs reprises, du fait de l’incapacité des députés britanniques à s’entendre sur les modalités exactes du Brexit.
En effet, deux options principales sont possibles :
« Soft » Brexit
Le Brexit « soft », est un scénario dans lequel le Royaume-Uni quitte officiellement l’Union-Européenne mais conserve la libre circulation des personnes et des marchandises, et donc continue d’appliquer la plupart des règlementations européennes. Ce scénario rencontre l’opposition des eurosceptiques qui considèrent ce scénario comme un « faux Brexit ».
« Hard » Brexit
L’autre scénario, le Brexit « hard », implique une coupure totale avec l’Union Européenne, ce qui implique le retour de droits de douane. De nombreux Britanniques sont opposés à ce scénario, notamment car beaucoup d’entreprises (comme les constructeurs automobiles) pourraient choisir de s’implanter sur le continent pour conserver la libre circulation des marchandises en Europe.
Maintenant que Boris Johnson a les coudées franches, reste à savoir quel type de Brexit il compte mettre en place. Une question à laquelle il est difficile de répondre tant le Premier ministre du Royaume-Uni s’est montré d’humeur changeante sur la question.
S’il est à peu près certain que le Brexit aura bien lieu, ses modalités exactes, dont les conséquences peuvent être lourdes, sont donc encore inconnues.