La Namibie, un pays à revenu intermédiaire
Pays d’Afrique australe, voisin de l’Angola, du Botswana et l’Afrique du Sud, la Namibie est considérée par la Banque mondiale comme un « pays à revenu intermédiaire ». Avec un revenu national brut de 4 880 dollars par habitant en 2022, le pays se classe au 117e rang mondial, derrière le Liban et les Tongas. Bien que relativement faible, le revenu national brut de la Namibie est en forte croissance depuis trois décennies. Il a plus précisément été multiplié par 2,3 depuis l’indépendance du pays en 1990 et ce, malgré deux sévères récessions, la première au milieu des années 2010, provoquée par le retournement du cycle des matières premières et de nombreuses sécheresses, la seconde en 2020 causée par la pandémie de Covid-19.
Cette croissance économique s’est, en Namibie, accompagnée d’un certain développement humain. L’indice de développement humain (IDH), calculé chaque année par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) est passé de 0,579 en 1990 à 0,615 en 2021. Avec un tel niveau de développement comparable à des pays comme le Honduras ou le Laos, la Namibie se classe au 137e rang mondial. L’une des fragilités de la Namibie par rapport à d’autres pays disposant d’un niveau de développement proche réside dans la faible espérance de vie à la naissance : 59,3 ans. Cette situation s’explique, en partie, par la forte prévalence du VIH dans le pays.
La Namibie affiche l’un des taux de prévalence du VIH les plus élevés au monde. Selon la Banque mondiale, 11,8 % des personnes âgées de 15 à 49 ans y sont en effet infectées par le VIH.
Principales richesses de la Namibie
De manière schématique, les richesses de la Namibie peuvent être classées en trois groupes : l’agriculture, les ressources minières et le tourisme. Si l’agriculture ne pèse plus « que » 8,6 % dans le produit intérieur brut (PIB) namibien, ce secteur emploie près d’un quart de la population selon les données de la Banque mondiale.
Par ailleurs, l’exploitation des ressources minières assure à la Namibie environ 15 % de son PIB. Preuve de l’importance de ces mines à l’échelle de l’économie namibienne, certaines villes ont été bâties uniquement dans le but de les exploiter. À ce jour, la Namibie est le 8e producteur de diamants au monde et un exportateur majeur d’uranium, de lithium, de cuivre, etc.
Avant la pandémie de Covid-19, la Namibie accueillait près de 1,6 million de touristes par an. Cela représente près de 64 % de sa population totale !
La Namibie est marquée par de fortes inégalités
La Namibie demeure l’un des pays les plus inégalitaires au monde. De nombreux aspects de la vie économique sont concernés : répartition des terres agricoles, accès à la santé, revenus, patrimoines, etc. L’indice de Gini, calculé sur la distribution des revenus, est proche de 0,60 en Namibie. Seule l’Afrique du Sud faire pire en la matière (indice de 0,63). À titre de comparaison, un tel indice est de 0,31 en France et de 0,26 en Islande.
L’indice de Gini mesure la différence entre la distribution observée d’une variable et la distribution théorique parfaitement égalitaire de celle-ci. L’indice de Gini est compris entre 0 (distribution parfaitement égalitaire) et 1 (distribution la plus inégalitaire possible).
Chômage et pauvreté à un niveau élevé en Namibie
Enfin, la Namibie se caractérise par des niveaux de chômage et de pauvreté particulièrement élevés. Selon les standards établis par le Bureau International du Travail (BIT), le taux de chômage y atteint en effet 20,8 %. Ce chiffre témoigne également du poids de l’économie souterraine en Namibie, laquelle, selon des estimations de deux économistes du Fonds monétaire international (FMI), représenterait environ 28 % en moyenne du PIB.
Il est, par définition, difficile de circonscrire les contours de l’économie « souterraine ». Sous cette expression, on désigne toutes les activités économiques dissimulées aux autorités gouvernementales d’un État quelle qu’en soit la raison (fraude fiscale, non-respect de la réglementation du travail, des procédures administratives, etc.)
Bien que celle-ci soit en recul depuis plusieurs années, la pauvreté demeure à un niveau élevé en Namibie. Selon les données de la Banque mondiale, 15,6 % de la population y vit avec moins de 2,15 dollars par jour. Un tiers de la population dispose, quant à elle, de moins de 3,65 dollars par jour. Enfin, plus de la moitié des Namibiens – 57 % précisément – doivent se contenter de moins de 6,85 dollars pour vivre.
Il existe plusieurs manières d’appréhender la pauvreté en termes monétaires. Dans les pays développés, il est courant de considérer comme pauvre tout ménage disposant d’un niveau de vie inférieur à 50 ou 60 % du niveau de vie médian. Pour les pays moins avancés, il peut être intéressant de se pencher sur l’extrême pauvreté. Pour cela, la Banque mondiale définit des seuils monétaires et cherche à comptabiliser la part de la population vivant chaque jour avec une somme inférieure à ces seuils.