L’inflation demeure forte en France
Selon les premières estimations publiées par l’Institut national des statistiques et des études économiques (INSEE) vendredi 29 septembre, l’inflation atteint 4,9 % en septembre en rythme annuel. Il s’agit du même taux d’inflation que celui observé en août dernier.
Cette information ne doit pas être mal interprétée : le taux d’inflation est stable, ce qui signifie que les prix continuent à augmenter à un rythme toujours soutenu en France. À titre d’illustration, on peut ainsi noter que la France n’a connu que 3 mois avec une inflation annualisée supérieure à 3,5 % entre 1991 et 2019 (sur 348 mois au total donc).
L’inflation constatée au mois de septembre est notamment causée par les prix de l’énergie et des biens alimentaires. Les premiers augmentent de 11,5 % en rythme annuel, en raison notamment des tensions sur le marché des produits pétroliers.
Les prix de l’alimentation progressent, quant à eux, de 9,6 % en rythme annuel. L’INSEE constate ici une légère diminution du taux d’inflation sur les prix alimentaires : il était, en effet, de 11,2 % en août dernier. À eux seuls, les prix de l’alimentation et de l’énergie contribuent à hauteur de 2,6 points de pourcentage au taux d’inflation de 4,9 %.
La contribution d’un poste à l’inflation se calcule en rapportant la hausse des prix des biens et services composant ce poste à sa pondération dans le calcul de l’indice des prix à la consommation.
Par exemple, les prix du tabac ont augmenté de 9,9 % en septembre. Or, le tabac pèse 1,85 % dans le panier de l’indice des prix à la consommation.
Sa contribution à l’inflation est donc de 0,2 point (= 9,9 * 1,85 / 100)
Baisse de la consommation des ménages
L’inflation a de nombreuses conséquences, notamment sur la consommation des ménages. Face à l’augmentation des prix, ces derniers modifient leurs comportements et leurs habitudes d’achat. Des données publiées par l’INSEE vendredi 29 septembre mettent ainsi en évidence un phénomène notable : la baisse de la consommation en volume des ménages en biens depuis plusieurs mois.
En août 2023, la consommation des ménages en biens était de 45,6 milliards d’euros. C’est près de 2 % de moins qu’il y a un an et de 5 % inférieur au niveau de la consommation en août 2021 ! Tous les postes budgétaires ou presque sont concernés : énergie (-3,5 % par rapport à août 2021), biens manufacturés (-5,1 %), textile (-6,6 %). L’évolution la plus marquée porte sur les dépenses de consommation de biens alimentaires. Ces dernières chutent de plus de 10 % par rapport à août 2021.
La faible réduction des dépenses de consommation liées à l’énergie peut s’expliquer par la relative inélasticité de la demande pour ces biens : lorsque les prix de l’énergie augmentent, la demande ne baisse que faiblement. Il existe, en effet, peu de substituts aux sources d’énergie, à court terme.
L’achat de biens durables constitue ici la seule exception ! Les dépenses des ménages en matériels de transports, équipement du logement et autres biens durables sont, en effet, supérieures de 0,9 % en août 2023 par rapport à août 2021.
Par convention, la comptabilité nationale classe les achats de biens durables comme de la consommation. Seul l’achat de logements est considéré comme un investissement pour les ménages.