Fintechs : de nouveaux services bancaires

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Répondant à de nouveaux usages et à de nouveaux besoins, les fintechs proposent des services, offerts traditionnellement par les banques classiques ou innovants, souvent à coût réduit. Elles peuvent cibler certains segments de clientèle seulement, comme les jeunes.

Les différentes catégories de fintechs

A côté de leurs équivalents dans le secteur de l’assurance (assurtechs) ou de la régulation financière (regtechs), les fintechs sont généralement des start-ups qui délivrent des services financiers en utilisant les nouvelles technologies (Internet, smartphone, blockchain…) dans une approche parfois disruptive (nouveaux services, nouvelle expérience client…) et presque toujours à coût réduit.

La plupart de ces fintechs proposent une offre de base gratuite ou presque et des services « premium » complémentaires payants (modèle économique dit « freemium »).

Compte tenu du foisonnement de ces initiatives, il est impossible d’être exhaustif sur les apports de ces fintechs. En voici quelques exemples :

  • les néo-banques (comme N26, Revolut, Orange Bank, MyFrenchBank, Boursorama…), dont certaines sont spécialisées sur les entreprises, notamment les TPE/PME (comme Qonto, Shine…) ;
  • les spécialistes du crowdfunding ou financement participatif, avec différentes variantes (comme KissKissBankBank, October, Younited Credit, Lendopolis, Ulule…) ;
  • les spécialistes de l’épargne (comme Yomoni, Cashbee, WeSave…) pouvant inclure des « roboadvisers » ;
  • les cagnottes (comme Leetchi, LePotCommun…) ;
  • les spécialistes des cryptomonnaies à base de blockchain telles le bitcoin ou l’ethereum (comme Coinbase, BitPanda, Kraken…) ;
  • les agrégateurs de comptes (comme Linxo, Bankin…) ;
  • les autres prestataires de services de paiement (PSP), offrant des services de banque au quotidien, autour des paiements.

Les services de banque au quotidien des fintechs, autour des paiements

En dehors des néo-banques qui peuvent proposer l’ensemble de la gamme traditionnelle des banques, ces autres fintechs ne sont pas des établissements de crédit mais ont reçu de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ou de ses équivalents européens (passeport communautaire) un agrément d’établissement de paiement ou de monnaie électronique ou d’agent prestataire de services de paiement. Parmi ceux exerçant en France en 2021 : Max, Pixpay, Xaalys, Anytime, Morning, Lydia, Moneway, Kard, Lemonway…

Leur offre s’articule autour d’un site Internet et/ou d’une application sur smartphone avec un compte gratuit associé à une carte bancaire et des frais réduits pour les paiements, notamment à l’étranger.

L’exemple des services offerts aux jeunes par les fintechs

Les services bancaires destinés aux mineurs tournent traditionnellement autour d’un livret jeune et d’une carte de retrait et parfois de paiement, parfois également prépayée, avec des plafonds limitant les dépenses. Et de plus en plus la possibilité de payer en ligne avec son smartphone (cagnotte, achat ou abonnement…).

De nombreuses fintechs (qui ne sont pas des banques ni même des établissements de crédit mais des établissements de paiement) ont initié de nouveaux services pour cette cible de clientèle, que des néo-banques voire les banques traditionnelles elles-mêmes n’intègrent que très progressivement dans leurs offres.

Le dispositif proposé par les fintechs

Chaque fintech a défini des processus et des services qu’elle espère différenciants (comme un accès intégré à une cagnotte, une notification systématique des opérations, des alertes, des conseils de gestion de compte…). L’offre comprend souvent une version de base gratuite ou presque et une version « premium » dont les tarifs sont en moyenne de 3 € par mois en 2021, mais la plupart se basent sur les caractéristiques suivantes :

  • les parents (ou tuteurs) de l’adolescent lui ouvrent un compte auprès du fournisseur (Xaalys, Pixpay, Kard…).
    La fintech Vybe, destinée aux 12-25 ans, cesse son activité à l’été 2022, après son placement en liquidation judiciaire à la mi-juillet 2022.
  • le jeune dispose d’une carte de paiement et de retrait (Mastercard ou Visa) et surtout d’une application mobile, il peut dépenser l’argent dans la limite de montants prédéfinis par ses parents (généralement sans découvert possible – vérification systématique du solde),
  • pour sécuriser les parents, des dispositifs variés sont mis en place :
    • interdiction de certains types de dépenses (paris en ligne, alcool…) ou de certains sites;
    • suivi en temps réel, via une application dédiée, des dépenses réalisées et/ou notification à chaque dépense, possibilité de bloquer la carte.

Payer sans carte, via sa messagerie

Une fintech américaine Zelf teste en France un service sans application spécifique ni carte physique, basé sur une messagerie instantanée (Messenger, WhatsApp, Telegram…). Les transactions sont initiées par message ou grâce à la commande vocale sur les messageries instantanées. Un code est envoyé par SMS pour sécuriser chaque transaction. A suivre…

Fintechs : avantages et inconvénients

Outre les avantages de simplicité, de rapidité, de modestie des coûts… ces nouveaux services bouleversent l’offre vis-à-vis des jeunes :

  • elle leur est directement destinée ;
  • elle peut être vue comme une initiation à la gestion budgétaire, à la gestion d’une relation bancaire et financière (y compris l’épargne), même si on peut se demander si elle ne renforce pas encore l’idée que l’argent est magique et ne vient pas de chez nous ;
  • elle est plutôt sécurisante (montant des dépôts garanti et technologies informatiques de sécurité de pointe). Elle permet aussi un dialogue sur la gestion budgétaire et financière entre enfants et parents, tout en limitant les risques avec le contrôle parental.

Mais cette offre peut engendrer des réactions moins positives :

  • achats (et micro-achats) en ligne facilités, y compris spontanés et peu pertinents ;
  • renforcement de la tendance à consommer avec des démarches marketing parfois contestables: tarifs promotionnels sur des marques prisées par des adolescents mais pas forcément les plus adaptées ;
  • amorce d’une banalisation du comportement vis-à-vis de l’argent, qui n’est pas une « marchandise » ordinaire.
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